Centrale nucléaire de Zaporijjia: le chef de l'AIEA en route vers la Russie pour rencontrer Poutine

Le directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi part ce mardi 5 mars pour la Russie, où il doit rencontrer le président Vladimir Poutine et évoquer la situation "précaire" de la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia.

"Je pense qu'il est très important de maintenir ce haut niveau de dialogue avec les deux parties" du conflit, a déclaré lundi le responsable, à l'occasion de l'ouverture à Vienne de la réunion trimestrielle du Conseil des gouverneurs de l'instance onusienne.

"C'est mon intention" de voir le chef d'Etat russe, a-t-il ajouté.

Risque d'accident nucléaire

La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a confirmé dans la soirée la prochaine venue de Rafael Grossi et "la tenue de rencontres de hauts niveaux".

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Le chef de l'AIEA s'était déjà entretenu avec Vladimir Poutine en octobre 2022 et s'est rendu à plusieurs reprises en Ukraine pour y rencontrer le président Volodymyr Zelensky.

Depuis le début de l'offensive russe, il ne cesse de mettre en garde contre le risque d'un accident nucléaire majeur, alors que le pays en guerre dispose de 15 réacteurs, disséminés sur quatre sites. La situation est particulièrement critique à la centrale de Zaporijjia (sud), au cœur du conflit.

Aux mains des troupes russes depuis mars 2022, elle se situe à Energodar, le long du fleuve Dniepr qui fait office de ligne de front naturelle entre Russes et Ukrainiens.

"Importance cruciale pour la paix et la sécurité"

La centrale, la plus grande d'Europe, a été visée par des tirs et coupée du réseau électrique à maintes reprises. Les deux camps s'accusent mutuellement de vouloir y provoquer une catastrophe.

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L'AIEA s'inquiète aussi d'un possible manque de personnel, alors que les employés de l'opérateur ukrainien Energoatom refusant de signer un contrat avec l'agence russe Rosatom ne sont plus autorisés à y travailler.

"Ce qui se passe est d'une importance cruciale pour la paix et la sécurité internationales, il est donc important que je puisse discuter de points techniques", a expliqué Rafael Grossi.

Le site "va-t-il redémarrer ou pas? (...) Et si c'est le cas, quels types de contrôles vont être effectués?", a-t-il par exemple demandé. Les six réacteurs sont actuellement à l'arrêt, ce qui réduit le risque opérationnel.

Il n'a pas exclu de "discuter d'autres sujets" avec ce "dirigeant d'un Etat doté de l'arme nucléaire" et partie du Traité de non prolifération (TNP), Vladimir Poutine ayant récemment brandi une "menace réelle" de guerre nucléaire en cas d'escalade du conflit en Ukraine.

Article original publié sur BFMTV.com