La centrale à charbon de Saint-Avold prépare son redémarrage

AFP - FREDERICK FLORIN

Très émettrice de CO2, la centrale Emile-Huchet devait fermer ses portes définitivement fin mars. Au risque de l'anachronisme, le gouvernement en a décidé autrement. L'enjeu est de sécuriser l'approvisionnement du pays en électricité, compte tenu du conflit en Ukraine et des déboires rencontrés par le parc nucléaire d'EDF.

Dans un des gigantesques broyeurs de la centrale électrique de Saint-Avold (Moselle), un ouvrier est en plein travaux de soudure, quand dehors des camions déchargent leurs cargaisons de charbon : l'activité bat son plein avant le redémarrage début octobre 2022 d'une des dernières centrales à charbon de France.

La "grande révision"

Le silence et la fraîcheur règnent encore au milieu de la lourde machinerie inaugurée en 1981. Seul résonne le bruit des travaux de réparation qui ont débuté cet été et se termineront fin septembre. Coût de l'opération : 10 millions d'euros. Quelque 200 salariés d'entreprises sous-traitantes ont été embauchés pour l'occasion, précise Camille Jaffrelo, porte-parole de GazelEnergie, propriétaire de la centrale.

"Une grande révision" des machines est indispensable pour "redémarrer en toute sécurité" et éviter tout incident technique cet hiver, explique Sylvain Mergen, chef de quart de 55 ans, depuis la salle des commandes. Lui devait partir à la retraite cette année et a accepté de revenir, comme 67 autres salariés "contents d'être là", selon cet ancien mineur employé de la centrale depuis 1997. Au total, 68 salariés sur les 69 que comptaient le site le 31 mars dernier sont revenus.

A la retraite depuis ses 54 ans, Denis Maury, 60 ans, avait lui déjà accepté de reprendre son poste de rondier l'hiver dernier. De retour depuis fin août, il effectue des rondes régulières pour vérifier que la machine fonctionne sans problème.

La main à la poche

Denis Maury ne le cache pas : la généreuse prime de 5.800 euros bruts par mois proposée aux salariés pour l'hiver 2022/2023 a aussi pesé dans la balance. "Pour inciter les gens à revenir, il faut mettre la main à la poche", confirme Camille Jaffrelo. "Nous avons augmenté les salaires et donné un certain nombre de primes qui doublent la rémunération de nos salariés." "C'est un partage du gâteau qui nous paraît équitable", salue Jean-Pierre Damm, élu au CSE de GazelEnergie et délégué syndical Force Ouvr[...]

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