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En Centrafrique, les déchirures de la Misca

Des soldats tchadiens de la Misca, à Bangui, lundi. Les troupes de N'Djamena sont soupçonnées de complaisance envers la Séléka.

Le Tchad est accusé de défendre ses propres intérêts au sein de la force de paix et a dépêché de nouveaux soldats pour son compte.

L’air apeuré, l’homme aux cheveux grisonnants est prestement embarqué à l’arrière d’un pick-up par les soldats congolais de la force africaine de paix, la Misca (Mission internationale de soutien à la Centrafrique). «C’est un Séléka [l’ex-rébellion au pouvoir depuis mars, ndlr], il a failli se faire lyncher par la foule», murmure un employé local d’une agence de l’ONU. Le véhicule démarre en trombe.

La scène se déroulait il y a quelques jours à proximité de l’église évangélique du quartier des Castors, dans le centre de Bangui. Des milliers de déplacés y campent : à l’intérieur de l’édifice religieux pour les premiers arrivés, ou à même le sol pour tous les autres. Aux carrefours stratégiques de la capitale centrafricaine, devant le bureau du Premier ministre, aux abords de l’aéroport ou des dizaines de camps de déplacés qui ont essaimé en un mois aux quatre coins de la ville, les 4 000 hommes de la Misca sont omniprésents. En première ligne, aux côtés des 1 600 soldats français de l’opération Sangaris, pour tenter d’empêcher le pays de glisser dans la guerre civile. Les contingents viennent du Tchad, du Congo-Brazzaville, du Cameroun, du Gabon - autant de pays qui suivent de très près le drame qui se déroule à leurs portes. Mais aussi du Burundi, et prochainement du Rwanda. Au total, cette force financée en grande partie par l’Union européenne devrait atteindre 6 000 hommes.

Ils ne seront pas de trop. Fin décembre, en l’espace de quelques jours, la Misca a payé le prix du sang : accusés de prendre fait et cause pour l’ex-Séléka, les Tchadiens ont perdu six soldats dans une embuscade tendue dans le nord de la capitale, tandis que deux militaires congolais étaient tués dans des échanges de tirs avec des membres de la garde présidentielle. A Bossangoa (300 km au nord de Bangui), le 26 décembre, un autre soldat congolais avait été lynché par (...)

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