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Brexit: Manifestation monstre à Londres pour un 2e référendum

Plusieurs centaines de milliers de personnes hostiles au retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne ont manifesté samedi dans le centre de Londres pour réclamer la tenue d'un deuxième référendum pour ou contre le Brexit. /Photo prise le 23 mars 2019/REUTERS/Henry Nicholls

par Andrew MacAskill et Alistair Smout

LONDRES (Reuters) - Plusieurs centaines de milliers de personnes hostiles au retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne ont manifesté samedi dans le centre de Londres pour réclamer la tenue d'un deuxième référendum pour ou contre le Brexit.

Les organisateurs de la marche ont évalué à plus d'un million le nombre de participants, soit sensiblement plus que lors d'une marche du même genre en octobre, qui avait rassemblé autour de 700.000 personnes.

Le chiffre d'un million, qu'il n'était pas possible de vérifier de source indépendante, ferait de cette marche la deuxième plus grande manifestation à Londres après celle contre la guerre en Irak, en février 2003, à laquelle, d'après les organisateurs, près de deux millions de personnes avaient pris part.

Les participants ont déployé des banderoles proclamant que "Le meilleur accord, c'est pas de Brexit!" et "Nous réclamons une consultation populaire!". Les organisateurs ont indiqué qu'il pourrait s'agir de la plus grande manifestation anti-Brexit à ce jour. Ils avaient bon espoir que le chiffre de 700.000 manifestants, atteint selon les organisateurs lors d'un rassemblement du même type en octobre, soit battu.

Deux cents autocars partis de différents points du pays avaient été affrétés pour acheminer des manifestants à Londres pour cette marche intitulée "Put it to the people march". Un car était parti vendredi soir des Highlands écossais et un autre a quitté la Cornouailles, à la pointe ouest de l'Angleterre, tôt samedi.

Les partisans d'un maintien dans l'UE sont partis de Marble Arch en limite de Hyde Park, à la mi-journée, avant de défiler aux abords du 10, Downing Street, la résidence de la Première ministre, et de prendre ensuite la direction du parlement de Westminster.

DERNIÈRE CHANCE

Divers responsables politiques, dont certains du Parti conservateur au pouvoir, ont pris la parole devant la foule massée place du parlement. Parmi les orateurs figuraient le numéro deux du Labour, Tom Watson, et Nicola Sturgeon, chef du SNP (Parti nationaliste écossais) et Première ministre d'Ecosse.

Parallèlement, la pétition lancée cette semaine pour annuler le Brexit a recueilli en seulement trois jours 4,39 de signatures, après l'appel lancé par la Première ministre Theresa May aux députés pour qu'ils entérinent l'accord de retrait de l'UE.

Theresa May a exclu à maintes reprises l'organisation d'un nouveau référendum pour ou contre le Brexit, estimant que cela aggraverait les divisions et fragiliserait le soutien à la démocratie. Pour les partisans du Brexit, un deuxième référendum déclencherait une crise constitutionnelle majeure.

Vendredi, Theresa May a laissé entendre qu'elle pourrait ne pas soumettre la semaine prochaine, pour la troisième fois, l'accord de Brexit, qui a déjà été rejeté largement par deux fois par la Chambre des Communes depuis janvier.

A en croire le Times et le Daily Telegraph, les pressions s'accumulent sur Theresa May pour qu'elle démissionne.

"Je ressentirais les choses autrement si la question était bien gérée et si le gouvernement prenait des décisions sensées. Mais c'est le chaos complet!", déplorait samedi un manifestant de 59 ans, Gareth Rae, venu de Bristol pour participer à la marche.

Les dirigeants européens, qui étaient réunis jeudi et vendredi à Bruxelles, ont reporté la date du Brexit du 29 mars au 22 mai si la Chambre des communes ratifie l'accord de retrait la semaine prochaine, ou au 12 avril dans le cas contraire.

Ils ont averti vendredi le Royaume-Uni qu'il disposait d'une dernière chance de quitter l'UE de façon ordonnée.

(Andrew MacAskill et Alistair Smout; Eric Faye pour le service français)