Censure de Michel Barnier : ce que cette phrase de Laurent Wauquiez dit de la stratégie de LR
POLITIQUE - Les plans sur la comète se multiplient. Qui nommer à Matignon ? Pour quoi faire ? Sur la base de quel programme ? Autant de questions qui ne trouvent pour l’instant que peu de réponses. Sans attendre le nom du futur chef du gouvernement en remplacement de Michel Barnier, censuré par les députés mercredi 4 décembre, le président du groupe LR à l’Assemblée Laurent Wauquiez édicte un principe : lui et ses collègues ne le « feront pas tomber », même s’ils décidaient de ne pas faire faire partie de son équipe.
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« On ne sera pas dans le blocage, on ne sera pas dans la stratégie du pire, on ne fera pas tomber le gouvernement, on ne fera pas ce qu’a fait Marine Le Pen », a précisé l’ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes sur France 2, qui attend de voir la feuille de route du futur Premier ministre (et son identité politique) pour trancher une éventuelle participation au gouvernement. Laurent Wauquiez a d’ores et déjà exposé ses trois « priorités » : « moins de gaspillage de l’argent public », « revaloriser ceux qui travaillent » et « la sécurité ».
Paraître plus mesuré que le Rassemblement national
Cette prise de position du chef de file des députés LR s’inscrit dans une volonté de paraître plus crédible et plus mesuré que le Rassemblement national, qui a voté la motion de censure permettant de renverser le gouvernement. Ainsi, Laurent Wauquiez sait que le (petit) noyau électoral sur lequel son parti repose est essentiellement constitué de retraités et de chefs d’entreprise : 12 % des Français âgés de 70 ans et plus ont voté pour la liste de François-Xavier Bellamy aux élections européennes, contre 3 % de ceux âgés de 25 à 34 ans, selon un sondage Ipsos. Et les Français les plus âgés sont aussi ceux qui craignent le plus les conséquences politiques et économiques de l’instabilité.
Tout à sa volonté d’incarner l’ordre et la stabilité, Laurent Wauquiez prend donc ses distances avec Marine Le Pen, qu’il accuse de s’être « décrédibilisée » lors du vote de la motion de censure. « Quand vous prétendez vouloir diriger un pays, vous ne pouvez pas faire le choix de l’instabilité », a-t-il ainsi expliqué, accusant la cheffe des députés RN d’avoir voulu « faire un coup politique ». Avant d’ajouter : « c’était juste destructeur. »
Parmi les premiers noms évoqués pour succéder à Michel Barnier (Sébastien Lecornu, Gérald Darmanin, François Bayrou, François Baroin, Bruno Retailleau...), beaucoup sont membres ou ex-membres de LR, restés proches de leur parti. Des profils de nature à tisser des liens à l’intérieur du « socle commun », ni trop irritants pour les macronistes, ni trop crispants pour LR. Mais aucun ne règle l’épineuse question de l’absence de majorité.
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