Censure du gouvernement Bayrou : le Premier ministre survit à sa première motion, le Parti socialiste isolé à gauche
POLITIQUE - Le premier col est passé. François Bayrou, qui évoquait un « Himalaya de difficultés » dès sa nomination à Matignon, survit à sa première motion de censure à l’Assemblée nationale. Le texte déposé par la gauche hors-PS pour remplacer le « vote de confiance » dont le Premier ministre s’est exonéré, a été rejeté ce jeudi 16 janvier.
François Bayrou fait d’ultimes concessions au Parti socialiste, juste avant la motion de censure
Dans le détail, seuls 131 députés sur les 288 requis ont voté « pour » la chute du gouvernement. Une issue prévisible étant donné que le Rassemblement national - dont le soutien est requis pour obtenir la majorité - refuse de censurer « a priori » le centriste, comme c’était déjà le cas pour son prédécesseur Michel Barnier. Non, la nouveauté cette fois-ci vient du Parti socialiste.
Après plusieurs semaines de négociations, et des jours de valses-hésitations, Olivier Faure a expliqué à la tribune que son groupe refusait lui aussi de censurer le gouvernement pour ne pas participer à « la politique du pire. » Le premier secrétaire des roses s’est effectivement satisfait des ajustements promis par le chef du gouvernement notamment sur son budget. Pour l’instant.
La gauche hors-PS se retrouve
À gauche, ils font bande à part. Alors que les communistes et les écologistes sont eux aussi entrés dans une logique de discussion avec l’exécutif depuis la nomination de François Bayrou, contrairement à la France insoumise, tous (ou presque) se sont retrouvés ce jeudi sur le vote de la censure.
« Votre discours n’a pas convaincu. Il était très général. Sur l’écologie, 158 mots soit une minute montre en main pour parler du plus grand défi de ce siècle », a par exemple dénoncé Cyrielle Chatelain, la cheffe des députés verts, dans le sillage de ses collègues communistes ou insoumis à la tribune. Un peu plus tôt, Manuel Bompard, assurait pour sa part que « les jours » du gouvernement sont « comptés », malgré le contretemps ce jeudi.
Prochains cols sur la route escarpée de François Bayrou : les budgets. Comme Michel Barnier avant lui, le centriste a pu assister à sa première motion de censure sans encombre. Comme pour Michel Barnier, la suite promet d’être plus rude. Pour cause : la non-censure du Parti socialiste et du Rassemblement national ne vaut pas soutien, ni blanc-seing.
Au contraire, tous deux ont expliqué ce jeudi qu’ils se réservaient le droit de faire chuter le gouvernement à n’importe quel moment. Les semaines à venir, avec ses hausses d’impôts, ses taxes et ses coups de rabot, risquent donc d’être rocambolesques.
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