Publicité

La censure de la fin de "Fight Club" par la Chine a inspiré Snowden

La censure de la fin de
La censure de la fin de

CINÉMA - Il vaut mieux parfois en rire qu’en pleurer. Depuis le mardi 25 janvier, le célèbre film de David Fincher, Fight Club, est (enfin) disponible en Chine. Sauf que la fin a été modifiée pour correspondre à la morale défendue par le régime, ce qui en change complètement le sens. Une forme de censure qui en a inspiré certains, avec des montages transformant la fin de films cultes.

Dans la version originale deFight Club, le narrateur joué par Edward Norton tue son alter ego imaginaire joué par Brad Pitt, puis assiste à l’explosion d’immeubles. Mais dans la version chinoise, le film se termine sur une sorte de “happy end”. Le personnage joué par Brad Pitt est bel et bien tué mais les images de fin du monde sont remplacées par un écran noir et un texte disant: “La police a déjoué le projet et arrêté tous les criminels, empêchant l’explosion des bombes”. Quant au personnage de Brad Pitt, il est précisé qu’il a été interné dans “un asile de fous”.

Une séquence qui a donné des idées à certains, à l’image du lanceur d’alerte Edward Snowden. Ce dernier a choisi de modifier la fin du film Star Wars IV: Un nouvel espoir. “Ouais, la Chine qui censure la fin de Fight Club, c’est mauvais, mais au moins ils ont laissé Star Wars tranqui-oh”, ironise-t-il sur Twitter.

Dans son montage, l’informaticien américain (qui a révélé la surveillance de masse de la NSA et s’est exilé en Russie) coupe la fin du film de George Lucas, censée montrer la destruction de l’Etoile Noire par Luke Skywalker. À la place, il insère un texte sur fond noir, comme la Chine a fait pour Fight Club, où il reprend les éléments de langage utilisés par le régime.

“La police a rapidement compris tout le plan et a arrêté tous les criminels, empêchant ainsi avec succès l’attaque terroriste. Après le procès, les rebelles ont été envoyés dans un asile d’aliénés pour y recevoir un traitement psychologique. Ils sont sortis de l’hôpital après s’être repentis”, écrit-il dans un humour grinçant qui cible évidemment le régime chinois. Il finit par une petite blague: “Veillez à régler votre réveil pour le travail demain matin”.

L’initiative d’Edward Snowden a inspiré d’autres internautes, qui lui ont emboîté le pas. L’un deux a décidé de modifier la fin de Gladiator, en reprenant la conclusion sur fond noir insérée dans la version chinoise de Fight Club: “La police a rapidement compris tout le plan et a arrêté tous les criminels, empêchant ainsi l’explosion de la bombe”.

Un autre internautes a quant à lui modifié le dénouement du film Casablanca. “Rick a été arrêté par la police et condamné à la prison à vie pour le meurtre du général. Sam a été déporté à Singapour, où il a passé ses derniers jours à jouer pour des pennies. Ilisa a divorcé peu après et a épousé un riche bureaucrate, lui donnant 3 fils. Les clients du bar de Rick ont été arrêtés et envoyés dans un asile de fous, où ils ont été conditionnés à ne pas chanter d’hymnes sans permission”.

Il conclut par une référence à la propagande du régime: “Le capitaine Louis Renault a reçu une médaille, une augmentation de salaire et des vacances pour avoir protégé le continent.”

Même les dessins animés ont droit à leur version chinoise humoristique. “Assurez-vous de vous brosser les dents le matin”, s’amuse ce twitttos qui a changé la fin du film Yu-Gi-Ho.

À voir également sur Le HuffPost: 5 détails de “Don’t Look Up” (Netflix) que vous avez peut-être manqués

Cet article a été initialement publié sur Le HuffPost et a été actualisé.

LIRE AUSSI