Publicité

«La censure de mon film en Inde est une immense tristesse»

La réalisatrice du documentaire «India's Daughter», Leslee Udwin, lors d'une interview.

La Britannique Leslee Udwin réagit à l'interdiction de son documentaire «India's Daughter», réquisitoire contre le viol.

Le 8 mars 2015, durant une heure, une petite flamme a brûlé au milieu d’un écran noir sur la chaîne indienne NDTV, pour protester contre l’interdiction par les autorités de la diffusion du documentaire India’s Daughter. Ce film, fruit de deux années d’enquête de la réalisatrice britannique Leslee Udwin (photo Reuters), revient sur le drame du 16 décembre 2012. Jyoti Singh, étudiante en médecine, avait été violée à mort par 6 hommes dans un bus. Un électrochoc pour le pays, soudain obligé de regarder en face le fléau des agressions sexuelles. D’importantes manifestations ont suivi pour réclamer justice. Jyoti est devenue le symbole brisé des aspirations de la jeunesse indienne, des jeunes femmes qui veulent s’affranchir de la tutelle masculine, sortir librement au cinéma avec leur ami, étudier, obtenir une reconnaissance sociale dans un pays où il est encore mal vu de se réjouir à la naissance d’une fille. Un des agresseurs s’est suicidé en prison, un autre était mineur au moment des faits. Les quatre autres ont été condamnés à mort. L’un d’eux, longuement interviewé dans le film, revendique leurs actes et les justifie au nom de la culture indienne, affirmant notamment qu'«une femme décente n’a pas à sortir après 21 heures» et qu'«ils lui avaient donné une leçon». Ce sont ses propos, diffusés quelques jours avant, qui ont motivé la censure d’India’s Daughter en Inde, officiellement pour «atteinte à la mémoire de la victime». La réalisatrice Leslee Udwin réagit à cette interdiction.

Ce film a-t-il été difficile à faire ?

Cela a été incroyablement difficile, d’un point de vue pratique comme émotionnel. Dès que l’on sort de Bombay [où se trouvent les studios de cinéma, ndlr], c’est compliqué de tourner, quel que soit le sujet, notamment à cause de la lourdeur de la bureaucratie et des problèmes techniques. Le fait que le sujet soit (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

En Inde, la foule lynche un violeur présumé
Les viols d’étrangères en Inde ne découragent pas les touristes
Cesare Battisti libéré, toujours sous la menace d'une expulsion
Comment l'Etat islamique utilise Twitter pour recruter des femmes
Quand Obama lit des tweets hostiles à la télé