"Tout cela était insensé": Boris Johnson révèle avoir préparé "un raid aquatique" sur les Pays-Bas pour s'emparer de vaccins contre le Covid-19

Dans ses mémoires à paraître, l'ex-Premier ministre britannique révèle que son administration a considéré une opération visant à s'emparer de vaccins contre le Covid-19 aux Pays-Bas, au plus fort de la pandémie.

Un scénario digne d'un film de James Bond. Dans un extrait de ses mémoires à paraître, intitulées Unleashed (que l'on peut traduire par "libéré" ou "déchaîné" en français), et dévoilé par la presse britannique, Boris Johnson révèle avoir envisagé une opération militaire contre les Pays-Bas pour s'emparer de vaccins contre le Covid-19, au plus fort de la pandémie.

Ce "raid aquatique" avait pour cible un entrepôt néerlandais qui abritait des vaccins AstraZeneca, et l'ex-Premier ministre avait sérieusement évoqué la question avec des hauts responsables militaires. Le sérum du groupe suédo-britannique était à l'époque, en 2021, pris dans une querelle d'exportations entre l'Union européenne et le Royaume-Uni.

Boris Johnson jugeant que l'UE traitait son pays avec "malveillance", l'ancien Premier ministre avait "commandé des travaux sur la faisabilité technique d'un raid aquatique sur un entrepôt à Leyde, aux Pays-Bas, et de prendre ce qui nous appartenait légalement et dont le Royaume-Uni avait désespérément besoin".

Un plan que le chef adjoint de l'état-major de la défense, le lieutenant-général Doug Chalmers, estimait "certainement réalisable", à l'aide de bateaux pneumatiques.

"Ils se rendraient alors à la cible, entreraient, sécuriseraient les biens pris en otage, s'exfiltreraient à l'aide d'un camion articulé et se dirigeraient vers les ports de la Manche", détaille Boris Johnson dans son livre.

Selon Doug Chalmers, il serait toutefois difficile de mener le plan à bien sans se faire repérer et le Royaume-Uni "devrait expliquer pourquoi nous envahissons un allié de longue date de l'OTAN".

"Bien sûr, je savais qu'il avait raison, et j'étais secrètement d'accord avec ce qu'ils pensaient tous, mais que je ne voulais pas dire à haute voix que tout cela était insensé", explique Boris Johnson.

Toujours lors de la pandémie de Covid-19, en 2020, Boris Johnson avait été au cœur d'un scandale à propos de fêtes organisées à Downing Street lors des confinements, surnommé le "Partygate", qui lui a coûté cher politiquement. Dans ses mémoires, il nie avoir mangé un gâteau lors de "l'événement le plus minable de l'histoire des festivités humaines" organisé pour célébrer son 56e anniversaire.

Il avoue qu'il ne lui est "jamais venu à l'esprit" que cette fête d'anniversaire, en plein confinement, était "d'une certaine manière contraire aux règles".

"Voici ce qui s'est réellement passé ce jour-là. Je me suis brièvement tenu à ma place dans la salle du cabinet, où j'ai des réunions tout au long de la journée, pendant que le chancelier et divers membres du personnel me souhaitaient un joyeux anniversaire. Je n'ai pas vu de gâteau. Je n'ai pas mangé de gâteau. Si c'était une fête, c'était l'événement le plus minable de l'histoire des festivités humaines. Je venais à peine de me remettre du Covid. Je n'ai pas chanté. Je n'ai pas dansé", a-t-il écrit.

Article original publié sur BFMTV.com