"La cavale, c'est une autre prison": Rédoine Faïd se confie, un an après sa condamnation à 14 ans de réclusion criminelle
Le multirécidiviste de l'évasion a été condamné, le 26 octobre 2023, à 14 ans de réclusion criminelle pour sa spectaculaire évasion par hélicoptère de la prison de Réau en 2018. Dans un entretien publié ce samedi 21 septembre dans les colonnes du Parisien, il se confie sur sa détention et son rapport à la cavale.
À deux reprises, en 2013 et en 2018, à l'explosif et par hélicoptère: Rédoine Faïd est connu pour ses évasions spectaculaires. La dernière, de la prison de Réau en 2018, lui a valu d'être condamné à 14 ans de réclusion criminelle le 26 octobre 2023. S'il ne bénéficie pas de remise de peine, il restera en prison jusqu'à l'âge de 88 ans.
Près d'un an jour pour jour après sa dernière condamnation, le braqueur multirécidiviste s'est confié au Parisien, dans un entretien publié ce samedi 21 septembre, à l'occasion des 80 ans du quotidien.
"On ne peut pas mener une cavale seul"
La cavale, la détention... Le braqueur explique s'être évadé de prison par "ennui". "Il y a un appel de la liberté. Parce que la prison, c'est dur. Il faut arrêter de croire que c'est le Club Méditerranée'. Pour autant, celui qui a connu la cavale à plusieurs reprises, estime que "c'est une autre prison".
"Tu t'imposes des règles, tu deviens ton propre geôlier. Moi, j'étais tout le temps à l'affût, stressé, anxieux. Je savais que je ne pouvais pas revoir ma famille, mes proches, ma mère".
"Ma compagnie, c'était la solitude. Il faut être capable d'être indépendant et autonome. Pour autant, on ne peut pas mener une cavale seul: il faut aller faire des courses pour manger, s'habiller, faire sa lessive… Et pour ça, on s'appuie sur son 'noyau dur', ses proches…", ajoute celui qui a mitraillé avec ses complices une voiture de police municipale en 2010, après un braquage raté, tuant une jeune policière.
Nourrit-il d'autres projets d'évasion? "À chaque fois que vous vous évadez, vous savez que vous allez revenir (...) C'est vrai qu'il y a des cycles. Par moments on se sent oppressé, on ne voit pas de fenêtre qui s'ouvre. Mais c'était à refaire, je ne le referais pas", assure-t-il.
Mohamed Amra, "sa force, c'est qu'il a de l'argent"
Depuis mai dernier, l'homme le plus recherché de France est Mohamed Amra, alias "La Mouche", qui s'est évadé dans l'attaque de son fourgon pénitentiaire dans l'Eure. Deux agents ont perdu la vie, trois autres ont été blessés. Pour Rédoine Faïd, ceux qui viennent "du monde des stups", "connaissent toutes les techniques des policiers car ils les utilisent entre eux pour leurs propres règlements de comptes".
"Ils n'ont pas de frein, pas de morale, pas de religion, pas d'amitié, pas d'amour parce que ces choses-là mènent à la défaite", souligne-t-il, ajoutant qu'il pense que Mohamed Amra se fera attraper.
"Le temps joue contre lui. Il finira par perdre (...) Rester en cavale en France, pour moi, c'est de l'ordre de l'impossible."
"Je n'ai aucune admiration pour lui. Et je condamne à 100% la tragédie d’Incarville. Mais c'est une pointure, qui a été sous-estimée… Les mecs comme lui passent sous les radars parce qu'ils portent un survêtement, ils ont une coupe de cheveux à la Jul. Sa force, c'est qu'il a de l'argent", ajoute-t-il encore.