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Catalogne: Rassemblement de maires avant le référendum

Plus de 700 maires venus de toute la Catalogne se sont rassemblés samedi à Barcelone pour confirmer leur soutien au référendum sur l'indépendance de la région prévu par le 1er octobre et auquel le gouvernement central espagnol est opposé. /Photo prise le 16 septembre 2017/REUTERS/Albert Gea

par Sam Edwards BARCELONE (Reuters) - Plus de 700 maires venus de toute la Catalogne se sont rassemblés samedi à Barcelone pour confirmer leur soutien au référendum sur l'indépendance de la région prévu par le 1er octobre et auquel le gouvernement central espagnol est opposé. Les élus municipaux ont rencontré le président de la région Carles Puigdemont, artisan de ce scrutin, malgré la mise en garde de la justice espagnole qui leur a fait savoir que les représentants de l'autorité qui participeront aux préparatifs du référendum étaient susceptibles d'être inculpés pour désobéissance civile, abus de pouvoir et détournement de fonds publics. Le gouvernement espagnol a pris vendredi des mesures visant à accroître le contrôle des finances de la Catalogne, pour éviter que de l'argent public ne serve à organiser le référendum. Mercredi, plus de 700 maires catalans ont été convoqués et interrogés sur les raisons de leur soutien au scrutin du 1er octobre. Si les maires ne répondaient pas à la convocation, la police avait pour ordre de les arrêter. Réunis dans le centre de Barcelone devant des centaines de manifestants pro-indépendance qui agitaient des drapeaux, les maires ont prononcé des discours dans lesquels ils ont promis de continuer à soutenir le référendum. "Nous voterons", "indépendance", scandaient les manifestants en fond sonore. La maire de Barcelone, Ada Colau, qui a trouvé un accord avec le gouvernement régional catalan pour autoriser le vote dans la ville, a critiqué l'attitude de Madrid face à la crise lors d'un bref discours à la mairie. "C'est une honte d'avoir un gouvernement qui est incapable de dialogue et qui se consacre à la place à poursuivre et intimider les maires et la presse", a déclaré Ada Colau. PERQUISITIONS Pour l'heure, 740 des 948 maires de Catalogne ont dit qu'ils autoriseraient l'utilisation de l'espace public pour l'organisation du référendum, selon l'Association des municipalités pour l'indépendance (AMI). La police espagnole a effectué des perquisitions ces derniers jours en Catalogne dans des imprimeries et les locaux de plusieurs journaux, à la recherche des bulletins de vote et des urnes qui doivent utilisés pour le référendum. Vendredi, la police a confisqué 100.000 tracts lors d'une perquisition, a annoncé le ministère de l'Intérieur, sans préciser l'endroit. Le même jour, sept journaux ont reçu une mise en garde de la justice qui leur a enjoint de ne pas publier d'annonces liées à la campagne électorale, a annoncé samedi un porte-parole de la plus haute juridiction catalane. Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, a appelé au retour de "la rationalité et de la légalité" et promis d'empêcher la tenue du scrutin. "La seule chose que je demande aux maires et qu'ils respectent la loi et, à ce titre, ne participent pas à un référendum illégal", a déclaré samedi le président du gouvernement. Selon les sondages, une minorité de Catalans souhaitent l'indépendance, mais la majorité de la population veut néanmoins avoir l'opportunité d'exprimer son choix par un vote. Le gouvernement écossais a apporté son soutien à l'initiative référendaire catalane. La secrétaire écossaise aux Affaires extérieures Fiona Hyslop a déclaré que le référendum de 2014 sur l'autodétermination en Ecosse, où le "non" à l'indépendance l'a emporté, était un exemple positif de la manière de résoudre ce genre de différend. La consultation populaire avait fait l'objet d'un accord avec le gouvernement central britannique. "Tous les peuples ont droit à l'autodétermination et au choix de former le gouvernement le mieux adapté à leurs besoins, un principe qui est inscrit dans la Charte des Nations unies", a dit la secrétaire écossaise dans un communiqué publié samedi. (Danielle Rouquié pour le service français)