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Castaner rejette le bilan alarmiste de Collomb sur les quartiers

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et le secrétaire d'Etat Laurent Nuñez prennent leurs distances avec le bilan alarmiste des quartiers de "reconquête républicaine" dressé par leur prédécesseur place Beauvau, Gérard Collomb. /Photo prise le 7 novembre 2018/REUTERS/Ludovic Marin

PARIS (Reuters) - Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et le secrétaire d'Etat Laurent Nuñez prennent leurs distances avec le bilan alarmiste des quartiers de "reconquête républicaine" dressé par leur prédécesseur place Beauvau, Gérard Collomb.

Dans son discours de passation de pouvoir, l'actuel maire de Lyon a fait état d'une dégradation de la situation des quartiers les plus déshérités et mis en garde contre le risque d'un "face-à-face" avec le reste de la société.

"La situation est très dégradée et le terme de reconquête républicaine prend là tout son sens parce qu'aujourd'hui dans ces quartiers c'est la loi du plus fort qui s'impose, celle des narcotrafiquants et des islamistes radicaux, qui a pris la place de la République", avait-il déclaré.

Dans un entretien accordé à l'hebdomadaire Le Point, Christophe Castaner et Laurent Nuñez relativisent ces propos.

"Ce constat, il l'avait fait très tôt. C'est le sien, pas le mien. Il y a des tensions, c'est certain. Mais les mots prononcés ne correspondent pas à la réalité", déclare le nouveau ministre de l'Intérieur, qui fait état d'une baisse de nombre d'actes violents enregistrés, en dépit d'un développement de l'"hyper" violence et de la violence gratuite.

"Le phénomène de bandes tel qu'il existait il y a dix ou quinze ans régresse", poursuit le secrétaire d'Etat auprès de lui, Laurent Nunez.

Saluant la mise sur pied de la police de sécurité du quotidien et le développement du budget du ministère par Gérard Collomb, Christophe Castaner rappelle la montée en puissance progressive des "quartiers de reconquête républicaine" (QRR) qui ont découlé en septembre de cette police de proximité.

Au total, 1.300 policiers supplémentaires doivent être déployés dans 60 quartiers d'ici fin 2020, dont 300 d'ici la fin de l'année, notamment à Marseille, Toulouse, Bordeaux, Montpellier, Pau, Strasbourg, Lille, Lyon, Nouméa et dans la région parisienne.

"Je ne crois pas à la haine antiflics. Dans la police de sécurité du quotidien, nous avons multiplié les partenariats afin d'éviter que, dans certains endroits, l'Etat et l'autorité soient seulement incarnés par les policiers ou les gendarmes", assure Laurent Nuñez.

(Julie Carriat, édité par Yves Clarisse)