Casques bleus blessés par Israël: le porte-parole de la Finul dénonce une "violation grave du droit international"
"Les casques bleus sont sur le terrain pour amener de la stabilité mais c'est très difficile". Dans le sud du Liban, "la situation est très inquiétante à l'heure actuelle", estime Andrea Tenenti, porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies dans le pays (Finul), ce samedi 12 octobre. Cinq soldats Casques bleus ont été blessés dans la région en deux jours, dont deux au moins du fait d'une attaque des troupes israéliennes.
"Dans les derniers jours, la mission a été attaquée par les forces israéliennes plusieurs fois", assure-t-il sur BFMTV, évoquant des frappes aériennes, une attaque de tank et la destruction des caméras de la force utilisées pour enregistrer des images des manœuvres israéliennes.
"Ce sont des faits très inquiétants, nous nous sommes beaucoup exprimés à propos du fait que c'est une violation de la résolution 1701, du droit international", déplore encore Andrea Tenenti.
Condamnations de nombreux pays
La résolution 1701 des Nations unies a été prise en août 2006 pour mettre fin à la guerre entre Israël et le Hezbollah dans le sud du Liban. Elle comprend notamment l'instauration d'une présence permanente de Casques bleus de l'ONU en soutien de l'armée libanaise, le tout pour éviter qu'Israël et le Hezbollah puisse être directement opposés militairement sur le sol libanais.
Cette résolution a été ratifiée à la fois par le Hezbollah et Israël, qui se sont donc engagés à permettre sa mise en place sur le long terme.
Andrea Tenenti estime que depuis cette résolution de 2006, "c'est probablement la première fois que des Casques bleus sont visés délibérément". "Il y a une obligation qui s'impose aux parties de protéger les Casques bleus", rappelle-t-il.
Les tirs ont été condamnés par de nombreux États, notamment la France qui a convoqué l'ambassadeur israélien pour obtenir des explications.
La Finul veut faire "baisser le pression"
Le porte-parole de la Finul dénonce aussi le fait que l'armée israélienne ait demandé aux Casques bleus de se déplacer pour éviter des dégâts collatéraux: "Nous avons décidé de rester sur place, c'est notre mission, c'est le Conseil de sécurité de l'ONU qui nous a confié cette mission".
Il explique aussi que la Finul collabore au Liban avec d'autres agences de l'ONU sur place pour tenter de "faire baisser la tension" et pour "apporter de l'aide humanitaire aux milliers de personnes qui sont bloquées dans les villages et qui ont besoin d'une aide essentielle".
Israël a déplacé en septembre le front de sa guerre de Gaza vers le Liban, avec pour but affiché d'affaiblir le Hezbollah, milice chiite soutenue par l'Iran qui tire régulièrement des roquettes vers le territoire israélien. Les tensions entre l'État hébreu et Téhéran se sont elles renforcées après une attaque de missiles menée par l'Iran le 1er octobre.