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Casino veut doper le digital de Monoprix avec le chausseur Sarenza

par Pascale Denis

PARIS (Reuters) - Monoprix, filiale de Casino, a annoncé lundi être entré en négociations exclusives en vue d'acquérir Sarenza, site français de vente de chaussures, pour mieux rivaliser avec les spécialistes du e-commerce, Amazon en tête.

Cette acquisition vise à compléter l'offre de Monoprix dans la mode et à le positionner comme un "leader omnicanal du lifestyle" (mode, décoration, beauté), a indiqué Casino dans un communiqué.

Elle permettra aussi d’accélérer la transformation digitale de l'enseigne de centre-ville.

Après avoir conclu un accord dans le e-commerce alimentaire avec le britannique Ocado , Monoprix entend maintenant accélérer le pas dans le non-alimentaire avec l'expertise digitale de Sarenza.

Monoprix va ainsi constituer avec le chausseur un nouveau pôle digital qui gérera son offre non alimentaire en ligne.

Sarenza est un des leaders français de la vente de chaussures sur internet, en concurrence avec l'allemand Zalando et le grenoblois Spartoo. La société propose plus de 650 marques et près de 40.000 modèles, et a réalisé des ventes (avant retours) de plus de 250 millions d'euros au cours de son dernier exercice.

A terme, l'ensemble de son offre de chaussures sera disponible sur le site Monoprix.fr.

"Avec Sarenza, Monoprix se positionnera comme un acteur majeur de l’e-commerce non alimentaire", souligne Régis Schultz, président de Monoprix.

Pour Sarenza, ce rachat lui permet de consolider son avenir en l’intégrant à un grand groupe, précise Casino.

L'opération est bien accueillie par le marché, le titre Casino prenant 0,96% à 46,2 euros à midi, alors que l'indice SBF 120 cède -0,09%.

COÛTS D'INTÉGRATION

"Le renforcement du groupe dans le digital est une bonne stratégie mais il faut faire attention au coût de l’intégration. Sarenza et Monoprix sont deux enseignes différentes dans leur organisation", commente Meriem Mokdad, gérante chez Roche-Brune Asset Management.

Pour un analyste, "Casino essaye de rassurer les investisseurs sur la capacité de Monoprix à faire face à la menace d’Amazon".

"L’impact de cette acquisition me semble plutôt marginal. C’est probablement dilutif à court terme pour la marge opérationnelle de Monoprix", ajoute-t-il.

Face aux ambitions d'Amazon, les distributeurs français ont décidé d'accélérer le pas dans le digital.

Auchan s'est allié au chinois Alibaba, Casino au britannique Ocado, et Carrefour a annoncé un plan d'investissement de 2,8 milliards d'euros pour rattraper son retard dans le e-commerce.

Leclerc, numéro un de la distribution alimentaire en France, a quant à lui annoncé pour les prochains mois un service de vente à domicile à Paris.

La finalisation du rachat de Sarenza, dont le montant n'a pas été rendu public, devrait intervenir "dans les prochaines semaines".

L'opération reste soumise à la consultation des instances représentatives du personnel de Monoprix et de Sarenza et à l’approbation de l’Autorité de la concurrence.

(Avec Sudip Kar-Gupta, édité par Dominique Rodriguez)