La Casa de Papel : Netflix a-t-il réussi son pari avec cette saison 3 ?

Décembre 2017. Netflix ajoute à son catalogue la série de braquage La Casa de Papel. En Espagne, où elle est diffusée sur Antena 3, elle fonctionne plutôt bien, mais sans plus. Mais personne n’allait prévoir que la série allait être un véritable carton planétaire et devenir en l’espace de 3 mois l’un des shows les plus populaires du globe grâce au bouche-à-oreille. Elle s’offrira même le trophée de la meilleure série dramatique aux International Emmy Awards. En avril 2018, Netflix annonce la production d’une partie 3, totalement sous son égide. Appât du gain pour les uns, bonne nouvelle pour les autres, cette annonce a divisé et beaucoup se sont même demandés si cette saison était nécessaire. Alors que les nouveaux épisodes sont mis en ligne aujourd’hui et qu’une partie 4 a d’ores et déjà été commandée, Netflix a-t-il réussi son pari ?

Un bis repetita

Avec cette partie 3, le créateur Alex Pina avait un boulevard face à lui et pouvait faire ce qu’il voulait de ses personnages - la fin de la saison 2 était plutôt ouverte. Avec la promesse de nous révéler ce que deviennent nos braqueurs après leur casse du siècle, le showrunner nous offre malgré tout un bis repetita, avec cette fois une petite nuance : pour pouvoir sauver Rio (Miguel Herran), le Professeur et son équipe - devenus une véritable "famille" - décident de se réunir et d’organiser un braquage encore plus énorme. Et cette fois, ils comptent bien se servir du peuple, qui les soutient, pour les aider (#LaResistancia). Pour résumer, cette saison 3 de La Casa de Papel a pour ambition d’aller plus vite, plus fort, plus loin et d’offrir un véritable spectacle. Et ce, malgré quelques incohérences et autres rebondissements absurdes dont la série a le secret.




Parallèlement, Pina se laisse assez de place pour approfondir la psychologie de ses personnages. Cette saison 3 développe notamment la relation entre le Professeur et Berlin (Pedro Alonso), LE chouchou du public, à travers une série de flashbacks. Elle met aussi l’accent sur les personnages féminins à commencer par Raquel - devenue Lisbonne - qui se lance officiellement dans une carrière criminelle. Monica, surnommée Stockholm, monte elle aussi en grade et compte bien prouver qu’elle n’est pas qu’une femme au foyer. Enfin, et Alex Pina nous le promet, Nairobi (Alba Flores) aura son heure de gloire.

Netflix est prêt à casser internet

En ne prenant aucun risque, la série s’assure de plaire aux fans. Et les aficionados de La Casa de Papel sont bien là et désireux d’en voir plus. Il suffit de regarder les chiffres impressionnants de la campagne de promotion de Netflix sur les réseaux sociaux. Le lancement de la bande-annonce sur Fabebook a fait 3,5 millions de vues et 18 000 retweets sur Twitter.




Surtout que cette partie 3 s’adresse tout particulièrement à eux. Tous les ingrédients sont présents pour rendre la série encore plus virale. Pour leur donner du nouveau grain à moudre, le scénariste a par exemple fait revenir Arturito - ce "lâche" raillé sur les réseaux sociaux et devenu un mème malgré lui. Si son interprète nous a meme avoué recevoir des menaces de mort et des insultes tous les jours, il nous confirme que les spectateurs vont encore plus le détester ! Toujours dans cette idée de "fan service", et parce que la série a particulièrement buzzé sur le territoire français, l’un des nouveaux braqueurs se prénomme Marseille (petit pied de nez à la production netflixienne avec Gérard Depardieu ?). Son interprète Luka Peros s’est même rendu à l’avant-première parisienne organisée à la Monnaie de Paris, aux côtés des autres acteurs. N’oublions pas aussi le retour de Berlin via des flashbacks, alors que le personnage est mort en saison 2. Bref Netflix le sait, c’est en amadouant les fans et en multipliant les opérations spéciales que la partie 3 va devenir encore plus virale. Et c’est en ça que son pari est réussi.