Cas de botulisme à Bordeaux : les autorités sanitaires enquêtent pour retrouver d’autres malades potentiels

Une personne est morte et plusieurs personnes sont toujours hospitalisées après avoir probablement contracté le botulisme dans un bar-restaurant de Bordeaux.
GEORGES GOBET / AFP

INTOXICATION - Une chasse aux malades. Une personne est morte parmi une douzaine atteinte de botulisme, maladie neurologique grave et rare, après avoir mangé des sardines en conserve artisanales dans un même restaurant à Bordeaux la semaine dernière. Mais l’Agence régionale de santé (ARS) estime que 25 personnes pourraient être contaminées, et il faut désormais les retrouver.

Au vu des délais d’action de la toxine – entre 12 et 72 heures – qui provoque la maladie, « on pourrait avoir des nouveaux cas jusqu’à ce week-end », a prévenu Benoît Elleboode, directeur général de l’ARS, auprès de l’AFP.

La piste des tickets

Pour retrouver ces potentiels cas de botulisme, les autorités sanitaires possèdent déjà une information majeure. Toutes les personnes ayant contracté le botulisme ces derniers jours ont en commun d’avoir mangé dans un même restaurant, le Tchin Tchin Wine Bar, entre le 4 et le 10 septembre à Bordeaux.

C’est pourquoi des tickets de paiement et les numéros de téléphone de clients potentiels ont été récupérés dans le restaurant. Jusqu’à 25 personnes pourraient avoir consommé neuf bocaux, contenant trois ou quatre sardines chacun, servis à table.

Pourtant, ces données sont insuffisantes pour retrouver les potentiels malades, car « quelqu’un qui n’a pas réservé sa table et payé en liquide, on n’a aucun moyen de le retrouver », reconnaît Benoît Elleboode, directeur général de l’ARS Nouvelle-Aquitaine sur BFMTV.

Message d’alerte jusqu’à l’étranger

Et les difficultés ne s’arrêtent pas là. Pour l’essentiel, les clients étaient des touristes venus de l’étranger (Espagne, Allemagne, États-Unis…), et certains ne sont plus sur le territoire français. Un consommateur espagnol a notamment été traité à Barcelone, de même qu’un autre homme en Allemagne, reparti chez lui et pris en charge dans son pays.

Alors pour étendre le spectre de cette recherche, le ministère de la Santé a envoyé un message d’alerte à l’ensemble des professionnels de santé, en France et à l’étranger via l’Organisation mondiale de la santé (OMS). L’objectif est de les prévenir « de ces cas de botulisme et que dès qu’ils voient un patient qui a des symptômes, il faut l’interroger s’il est passé par Bordeaux et dans ce restaurant », explique Benoît Elleboode.

Les autorités sanitaires recommandent aux personnes ayant fréquenté le restaurant aux mêmes dates et présentant des symptômes (diarrhée, vomissements, troubles de la vision ou de la parole) « de consulter un médecin de toute urgence ou de contacter le 15 ».

Enquête réalisée dans l’établissement

En parallèle de la recherche des clients, une inspection de la Direction départementale de protection des populations (DDPP) a été réalisée lundi dans l’établissement incriminé, confirmant un « défaut de fabrication » des conserves de sardines. « Le restaurateur a confirmé qu’à l’ouverture des bocaux, il y avait une mauvaise odeur et l’absence de vide », a souligné Thierry Touzet, directeur adjoint de la DDPP.

« L’établissement était plutôt bien tenu » mais le professionnel « a un mode opératoire très artisanal qui n’était pas maîtrisé », a-t-il ajouté, précisant que l’établissement n’avait jamais été signalé dans le passé.

La préfecture a interdit au gérant de fabriquer de nouveaux produits « jusqu’à nouvel ordre » et prescrit un « nettoyage approfondi » du bar-restaurant, resté fermé mercredi. L’ensemble des conserves fabriquées sur place ont été consignées. Les premiers résultats d’analyse des prélèvements sont attendus vendredi.

Le botulisme est une maladie à déclaration obligatoire provoquée par des neurotoxines qui s’attaquent au système nerveux, entraînant des problèmes oculaires (vision double), un défaut de déglutition et, dans les formes avancées, une paralysie des muscles, notamment respiratoires, qui peut conduire au décès.

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