«Le cas Assange et le mien reflètent le double langage du pouvoir en Equateur»

Manuela Picq, enseignante et journaliste franco-brésilienne, le 15 août 2015, lors de son arrestation à Quito.

Mariée à un défenseur des droits des Indiens, Manuela Picq, enseignante et journaliste franco-brésilienne, est interdite de séjour dans le pays depuis deux ans et demi. Cette semaine, elle prend le risque de rentrer. Pour elle, «les communautés amérindiennes ont payé un prix très élevé pour ces révolutions de gauche».

Vendredi, la ministre des Affaires étrangères de l’Equateur, Maria Fernanda Espinosa, annonçait que Julian Assange avait obtenu la nationalité équatorienne. Le fondateur australien de Wikileaks est réfugié depuis 2012 à l’ambassade d’Equateur à Londres, qu’il refuse de quitter, craignant d’être arrêté par la police britannique. Lors de la même conférence de presse a été évoqué le cas de Manuela Picq, universitaire et journaliste franco-brésilienne expulsée du pays en août 2015. Enseignante à Quito depuis 2005, elle avait été arrêtée et privée de son visa après avoir pris part avec son mari, le leader indigène Yaku Pérez Guartambel, à une manifestation contre la politique du président d’alors, Rafael Correa. «Le cas Assange et le mien reflètent le double langage du pouvoir en Equateur, confie à Libération l’enseignante, depuis les Etats Unis. D’un côté, un étranger qu’on soutient pour bénéficier d’une image positive à l’extérieur, de l’autre une étrangère qu’on fait taire car elle donne une image négative du pays à l’extérieur.» Selon Maria Fernanda Espinosa, Manuela Picq est libre de rentrer en Equateur quand bon lui semble. Prenant la ministre aux mots, et bien que toujours privée de visa, l’enseignante compte rentrer à Quito dans les prochains jours.

Dans quelles circonstances avez-vous été privée de votre visa de séjour en Equateur?

Mon compagnon, Yaku Pérez Guartambel, est le président du mouvement Ecuarunari, très engagé dans la défense des droits des communautés indigènes. De mon côté, je suis chercheuse et enseignante en relations internationales, spécialisée dans le mouvement indien en Equateur, notamment le rôle des femmes. Je travaille aussi (...)

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