Une carotte de glace révèle ses secrets : le Groenland a déjà perdu sa calotte polaire

La découverte met à mal la théorie selon laquelle le Groenland est une forteresse de glace depuis des millions d’années, écrit le New York Post. Une nouvelle analyse d’échantillons de sédiments récupérés dans une carotte de glace au Groenland et stockés depuis trente ans au Colorado a permis d’identifier des champignons, du bois de saule, des restes d’insectes et même une graine solitaire de pavot arctique. Comme le résume le site d’information Inside Climate News, ces restes fossilisés “montrent qu’il y avait un paysage de toundra rocheuse dans le centre du Groenland”.

Ces résultats, publiés le 5 août dans la revue officielle de l’Académie nationale des sciences des États-Unis PNAS, suggèrent que pendant certaines périodes des dernières 1,1 million d’années, la partie la plus épaisse de la calotte glaciaire du Groenland a complètement fondu. Le géologue de l’université du Vermont Paul Bierman, auteur principal de l’étude, explique sur le site Phys.org que si la fonte a été constatée au centre de l’île, il est quasiment certain que le phénomène a touché la majeure partie du territoire. Cela a dû permettre le développement d’un écosystème.

Quand les villes côtières couleront

Plus inquiétant, cette disparition de la glace se serait produite “à une température moyenne mondiale proche du niveau prévu pour la fin de ce siècle”, poursuit Inside Climate News. Pour le professeur Bierman, les preuves sont même “irréfutables” et devraient dissiper tout doute sur l’impact du changement climatique sur la calotte glaciaire du Groenland : “Il y a des gens qui n’arrêtaient pas de dire [à propos de la fonte des glaces] : ‘Ce n’est que la limite de la calotte glaciaire, vous vous inquiétez trop.’”

Interrogé par le New York Post, Richard Alley, climatologue à l’université d’État de Pennsylvanie, estime qu’“une grande partie de l’élévation du niveau de la mer s’est produite à une époque où les causes du réchauffement n’étaient pas particulièrement extrêmes, ce qui nous met en garde contre les dommages que nous pourrions causer si nous continuons à réchauffer le climat”.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :

• Quand les glaces du Groenland fondent, l’Europe a chaud l’été

• Passer du Pacifique à l’Atlantique par le pôle Nord, pas si facile malgré la fonte des glaces

• Les Pays-Bas “peuvent faire face” à une hausse du niveau de la mer de 5 mètres

• Après trente ans d’immobilité, l’un des plus gros icebergs du monde s’est mis à dériver