Caroline Darian, la fille de Gisèle Pelicot, se confie sur le « véritable tsunami » qu’elle vit au procès

Sur Instagram, Caroline Darian a témoigné à mi-parcours du procès des viols de Mazan pour exprimer les difficultés qu’elle et ses frères éprouvent.
Sur Instagram, Caroline Darian a témoigné à mi-parcours du procès des viols de Mazan pour exprimer les difficultés qu’elle et ses frères éprouvent.

PROCÈS - « Cette épreuve me laissera sans aucun doute des traces indélébiles. » Alors que le procès « des viols de Mazan » est à mi-parcours, la fille de Gisèle Pelicot, Caroline Darian, a décidé de s’exprimer pour « aider, déculpabiliser ou bien même éclairer certaines victimes de soumission chimique ayant subi des crimes sexuels ».

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Sur Instagram, elle a décidé le 27 octobre d’évoquer le « véritable tsunami » qu’elle vit aux côtés de ses deux frères, depuis l’ouverture du procès de son père et de 50 autres hommes accusés d’avoir violé sa mère pendant des années, alors qu’elle était droguée et inconsciente. « Nous, les trois enfants de Gisèle et de Dominique P. faisons ce que nous pouvons pour rester dignes et courageux face aux caméras. Mais sachez, que tout cela n’est absolument pas le reflet de notre réalité », confie-t-elle.

Elle explique que la fratrie avait décidé garder le silence depuis le début du procès à Avignon, « par respect » pour leur mère. « En ce qui me concerne, je décide de briser le silence pour surtout ne pas laisser penser que je suis une pseudo “wonder woman”, écrit-elle. Loin de là… Cette épreuve me laissera sans aucun doute des traces indélébiles. »

Depuis la découverte des faits en 2020, Caroline Darian, 45 ans, a publié son histoire dans un livre, « Et j’ai cessé de t’appeler papa » (2023, éd JC Lattès). Elle s’est engagée dans la lutte contre la soumission chimique, notamment par le biais d’une association « M’endors pas », lancée en mai 2023 et soutenue par la députée Sandrine Josso, qui en a été elle-même victime.

« Autour de ma fille, à poil »

Caroline Darian affirme avoir elle aussi été agressée sexuellement par Dominique Pelicot, voire des inconnus, selon le même procédé qu’il utilisait sur sa propre épouse. Durant le procès, il a notamment été question de deux photos dénudées, trouvées dans l’ordinateur de l’accusé, dans un dossier intitulé « Autour de ma fille, à poil ». Dominique Pelicot avait alors assuré n’avoir « jamais » touché, drogué, ni pris de photographies intimes de sa fille, suscitant la colère de cette dernière. « Tu mens », lui avait-elle lancé avant de sortir de la salle d’audience en larmes.

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Dans sa prise de parole sur Instagram, elle rappelle le fait qu’elle est elle aussi victime. « Il m’a droguée à mon insu et a sans aucun doute abusé de sa propre et unique fille, affirme-t-elle. Pas facile d’avoir à encaisser et à vivre avec ce fardeau dans ma vie de femme et de maman (...) ». Elle se dit bien entourée dans cette épreuve par « un mari exceptionnel » et son « petit garçon ».

Son fils est, écrit-elle, « la raison, pour ne pas dire l’unique raison » pour laquelle elle a décidé de « rentrer en clinique pour plusieurs jours ». L’objectif est pour elle de préserver sa santé mentale afin de revenir courant novembre « pleine balle », et « être en mesure d’affronter pleinement et comme il se doit l’un des plus grands prédateurs sexuels et manipulateurs des 20 ou 30 dernières années », souligne-t-elle.

Les audiences devant la cour criminelle du Vaucluse à Avignon s’interrompent cette semaine et reprendront le 4 novembre, jusqu’au 20 décembre.

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