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Caroline Cayeux, un passage éclair et polémique au gouvernement

Caroline Cayeux, ministre déléguée démissionnaire aux collectivités territoriales, le 4 juillet 2022 à Paris  - Ludovic MARIN © 2019 AFP
Caroline Cayeux, ministre déléguée démissionnaire aux collectivités territoriales, le 4 juillet 2022 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Près de cinq mois au gouvernement et puis s'en va. Emmanuel Macron a mis fin lundi, "sur sa demande", aux fonctions de la ministre déléguée aux Collectivités territoriales Caroline Cayeux, dont les attributions sont reprises par sa collègue chargée de la Ruralité Dominique Faure. En cause: une déclaration de patrimoine à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Celle-ci est jugée "sous-évaluée" par cette instance créée en 2013 après l'affaire Cahuzac.

De son côté, Caroline Cayeux s'est défendue dans un communiqué. Elle assure "s'être alignée sur les évaluations" de la Haute autorité, laquelle "persiste à mettre en doute sa sincérité", selon elle.

En réalité, cette démission "arrangeait tout le monde", selon Matthieu Croissandeau.

Caroline Cayeux "s'est entretenue avec la Première ministre ce week-end qui lui a demandé de démissionner pour éviter d'avoir à gérer une affaire supplémentaire", avance notre éditorialiste politique.

"Ces gens-là"

Il rappelle que le cas de la ministre intervient "deux jours après la révélation de l'ouverture d'une enquête par le parquet national financier sur les campagnes présidentielles de 2017 et 2022 et le rôle qu'ont pu jouer les cabinets de conseil". Ainsi, d'après Matthieu Croissandeau, il s'agit pour l'exécutif d'éviter "de voir s'ouvrir un nouveau front".

Surtout, Caroline Cayeux, "ne va manquer à personne", analyse-t-il, en raison de la polémique autour de ses propos homophobes. Tout commence le 12 juillet dernier sur le plateau de Public Sénat. L'ex-maire Les Républicains (LR) de Beauvais est interrogée sur ses déclarations concernant le mariage pour tous en 2013, qu'elle qualifiait alors de "réforme de caprice et de dessein qui va contre la nature".

La ministre explique dans un premier temps qu'elle "maintient [ses] propos", avant de poursuivre: "Je dois vous dire quand même, j'ai beaucoup d'amis parmi ces gens-là". Dans la foulée, plusieurs membres du gouvernement se désolidarisent, à l'instar de Clément Beaune, le ministre des Transports, qui lui répond "faire partie de ces gens-là".

"Emmanuel Macron a perdu la main avec sa politique d'ouverture"

De son côté, Caroline Cayeux cherche à dégonfler la polémique. Elle regrette des propos "stupides et maladroits" dans les colonnes du Parisien et dit avoir écrit une lettre d'excuses aux associations anti-homophobie.

Cela suffisait jusqu'à maintenant pour que l'exécutif le maintienne en poste. Pas plus tard que la semaine dernière, Caroline Cayeux était d'ailleurs aux côtés d'Emmanuel Macron lors de la déambulation du chef de l'État au Salon des maires.

Pour Matthieu Croissandeau, "ce nouvel épisode montre qu'Emmanuel Macron a perdu la main avec sa politique d'ouverture". Il rappelle ainsi que Caroline Cayeux "faisait partie des prises de guerre à droite de l'été 2022 avec Damien Abad ou Christophe Béchu", lors de la composition du premier gouvernement d'Élisabeth Borne. Or, "le premier , englué dans ses accusations de violences sexistes et sexuelles a été écarté à la faveur d'un remaniement", un mois plus tard. Tandis que "le second, qui est pourtant chargé du ministère clé de la Transition écologique, brille davantage par sa discrétion que son action".

Article original publié sur BFMTV.com