Les carnets deux fois volés de Léonard de Vinci

« Autoportrait », dessin à la sanguine de Léonard de Vinci, vers 1516.
« Autoportrait », dessin à la sanguine de Léonard de Vinci, vers 1516.

1796 : Louis-Napoléon Bonaparte entre en vainqueur à Milan. Et impose à l'Italie un lourd tribut de guerre en confisquant de nombreuses ?uvres d'art. Parmi ces dernières, douze carnets de Léonard de Vinci, issus de l'héritage laissé par le peintre à son ami Francesco Melzi. Datant 1487 à 1508, de formes et de tailles variées (certains pouvaient tenir dans la poche), ils sont écrits de droite à gauche, dans un italien mêlé de lombard, dialecte natal de Léonard, sans ponctuation, ils contiennent de très nombreux dessins, certains à la sanguine. On peut les consulter en ligne. Depuis la fin du XVIIIe siècle, ils sont désignés au moyen de lettres, de A à M. Ces précieux manuscrits, qui n'ont pas encore livré tous leurs secrets, concernent essentiellement le pan scientifique et technique de l'?uvre du maître, même si le carnet A est un traité de la peinture. Architecture civile et militaire, machines volantes, pompes hydrauliques, études anatomiques, entre autres? : les très nombreuses passions savantes du génie universel sont représentées.

Autant dire que c'est un patrimoine sans prix que Napoléon rapporta en France? Ce sont les délégués du conquérant qui ont suggéré ce choix, notamment le mathématicien Gaspard Monge. Plusieurs caisses de trésors arrachés à la Biblioteca ambrosiana furent ainsi emportées. Ces caisses prennent la direction de la Bibliothèque nationale, mais les carnets, eux, sont déposés à l'Institut national (aujourd'hui Institut de France) pou [...] Lire la suite