Carburants: Le gouvernement sous les feux croisés de l'opposition

Les trois principaux partis d'opposition, Rassemblement national, Républicains et France insoumise, font entendre depuis quelques jours des positions concordantes sur le mouvement du 17 novembre contre la hausse du prix des carburants. /Photo prise le 8 novembre 2018/REUTERS/Eric Gaillard

PARIS (Reuters) - Une fois n'est pas coutume, les trois principaux partis d'opposition, Rassemblement national, Républicains et France insoumise, font entendre depuis quelques jours des positions concordantes sur le mouvement du 17 novembre contre la hausse du prix des carburants, auquel ils souscrivent avec des nuances.

Ces soutiens convergents offrent un angle d'attaque commode au gouvernement qui dénonce la "récupération", selon le mot employé lundi par le porte-parole Benjamin Griveaux, des "gilets jaunes" présentés à l'origine comme apolitiques.

Cette semaine, Les Républicains (LR) distribuent à plus d'1,4 million d'exemplaires un tract fustigeant le "racket des automobilistes" auquel se livrerait l'exécutif en augmentant la fiscalité de l'essence (+2,9 centimes par litre au 1er janvier 2019) et du diesel (+6,5 centimes).

La hausse des prix à la pompe s'explique aussi en grande partie par la remontée tendancielle des cours du pétrole.

"Le gouvernement a instrumentalisé l'écologie pour vider les poches des Français", a déclaré lundi le porte-parole de LR Geoffroy Didier lors d'une conférence de presse.

"Il n'y a pas de récupération", s'est défendue Lydia Guirous, elle aussi porte-parole de LR, lors de la même conférence de presse. "Le rôle d'une formation politique, c'est aussi d'entendre la détresse des Français, de permettre par son action d'infléchir les choix du gouvernement."

Le parti soutient les manifestations du 17 novembre, auquel se joindra son président Laurent Wauquiez en Haute-Loire - mais pas les appels au blocage de routes, a-t-elle précisé.

Le Rassemblement national (ex-Front national) se fera aussi représenter dans les cortèges, dit-on au parti d'extrême droite, mais Marine Le Pen, de retour vendredi d'un déplacement en Bulgarie, ne devrait pas y participer.

Lors d'un meeting à Pau (Pyrénées-Atlantiques), jeudi dernier, Jean-Luc Mélenchon a quant à lui parlé d'une colère "juste" et formé le voeu que les manifestations de samedi soient un "succès", sans dire si lui-même s'y rendrait.

Le député de La France insoumise François Ruffin a annoncé sa présence, "à titre personnel", le 17 septembre.

Invité lundi d'Europe 1, Benjamin Griveaux a raillé un "patchwork assez inattendu".

Le gouvernement, qui a tenu lundi matin une réunion sur le sujet autour du Premier ministre Edouard Philippe, doit dévoiler cette semaine une série de mesures censées aider les ménages à faire face à la hausse des prix.

(Simon Carraud, édité par Yves Clarisse)