Canoë-kayak sprint: après les quotas olympiques, un test-event pour prendre ses marques

Ciel gris et rafales de vent le matin, éclaircies mais toujours du vent l’après-midi : la première journée de la Coupe du Monde de canoë-kayak sprint et de paracanoë organisée jusqu’à vendredi, a donné une idée aux athlètes internationaux des conditions presque habituelles sur la base nautique de Vaires-sur-Marne. Un événement qui fait également office de test-event avant les Jeux olympiques et paralympiques. "C’est la première fois personnellement que je vois Vaires-sur-Marne en configuration pour une compétition internationale, alors qu’on y fait beaucoup de compétitions nationales et que c’est notre centre d’entraînement, note Adrien Bart. Mais avec les délégations étrangères, cela prend une autre dimension, c’est évidemment un avant-goût des Jeux."

Et le céiste tricolore peut se permettre de saliver, puisque la semaine dernière aux championnats du monde disputés à Duisbourg, en Allemagne, il a décroché avec son coéquipier Loïc Léonard une 4e place synonyme de quota qualificatif pour Paris 2024, en canoë biplace sur 500 mètres. Un ticket obtenu pour l’embarcation, et non nominatif. Mais après leur qualification ce mercredi matin en demi-finale pour cette Coupe du monde de Vaires-sur-Marne, les deux licenciés de l’ASL Grand Arras ne cachait pas leur satisfaction de voir leur horizon olympique considérablement s’éclaircir : "On avait échoué en 2019 à qualifier ce C2, c’est fait !, se réjouit Adrien Bart. On va donc pouvoir vraiment préparer sereinement ces JO qui seront notre prochaine course majeure. Cela nous donne beaucoup de temps pour nous préparer, de la sérénité, et on va faire ces Jeux avec énormément d’ambition." Même envie du côté de son partenaire, Loïc Léonard, qui devrait découvrir les Jeux : "Le quota était un objectif ambitieux après un début de saison qui n’a pas été facile. On sait qu’on peut jouer avec les meilleurs, maintenant on va tout faire sur les manches de Coupe du monde l’année prochaine pour que l’on soit dans ce bateau qu’on a qualifié pour les JO."

"Aller chercher ce quota a une saveur particulière"

Autre embarcation d’ores et déjà qualifiée pour les JO 2024, le kayak biplace féminin sur 500 mètres grâce à une 5e place aux Championnats du monde. "C’est un peu fou, on nous parle des Jeux de Paris depuis la fin de ceux de Tokyo, raconte encore euphorique Vanina Paoletti. Aller chercher ce quota a une saveur particulière, on a pu vraiment partager ce moment avec nos proches et nos clubs qui étaient à Duisbourg. Maintenant, on veut se faire plaisir cette semaine et prendre nos marques pour l’année prochaine", glisse-t-elle au bord du plan d’eau de Vaires-sur-Marne, après une série terminée en tête ce mercredi, et une qualification pour la demi-finale vendredi de cette Coupe du monde. Sa coéquipière Manon Hostens ajoute : "On sentait le potentiel dans le bateau, on n’a pas lâché le fil. On sait que les bases sont solides et cela donne envie de capitaliser dessus et de monter encore d’un cran. C'est galvanisant de se dire que ces JO seront à Paris. Même si c’est le bateau qui est qualifié, on a à cœur de construire là-dessus. Et un biplace met du temps à se caler, alors aucune de nous deux n’a envie de repartir à zéro avec quelqu'un d’autre donc être ensemble sur ce K2 à Paris 2024 serait la suite logique de l’aventure."

En revanche, la déception est énorme et encore de mise pour les Français du K4, passés à côté de leur saison et qui ont échoué aux Mondiaux à aller chercher le quota olympique. Cette catégorie n’a pas de repêchage au printemps 2024, c’est donc la fin du rêve de Paris 2024 sur cette embarcation pour Maxime Beaumont, Guillaume Burger, Guillaume Le Floch Decorchemont et Quilian Koch, qui peuvent encore espérer y participer en biplace ou en solitaire. "Il faudra quelques semaines pour digérer, reconnaît ce dernier. La route pour Paris continue, il reste des opportunités, il faut bien prendre le temps de faire les bilans, chacun de son côté, avec le staff, pour mettre en place une stratégie et qu’il y ait le plus de Français possibles aux JO." Le Breton a justement participé aux séries du K2 500m ce mercredi, pour une qualification en demi-finale, avec Guillaume Burger comme partenaire : "Avec cette Coupe du monde à domicile, on a l’opportunité de retrouver le sourire, d’enchaîner et de ne pas ruminer parce qu’on a vraiment raté notre objectif majeur sur ces Mondiaux. Mais il reste de belles choses à aller chercher", complète Burger. Après cette Coupe du monde, dernier rendez-vous de la saison, place aux vacances pour l’équipe de France. Avant de basculer sur une année 2024 à l’horizon déjà fixé à l’été pour certains. Avec une échéance dès le mois de mai pour les autres : les qualifications européennes à Szeged, en Hongrie, distribueront les derniers quotas pour les Jeux de Paris.

Article original publié sur RMC Sport