"Cannibale des Pyrénées": après deux évasions, l'hôpital psychiatrique toulousain visé par une inspection

L'entrée de l'hôpital Gérard-Marchant, à Toulouse.  - Capture Google Street View
L'entrée de l'hôpital Gérard-Marchant, à Toulouse. - Capture Google Street View

L’Agence régionale de Santé (ARS) a annoncé dans un communiqué lundi qu’elle ordonnait une inspection de l’hôpital Gérard Marchant à Toulouse, après la fugue de deux patients la semaine dernière.

"Le signalement ce dimanche d'une seconde fugue de patient a conduit la direction générale de l'ARS à diligenter une mission d'inspection sur site, pour s'assurer de la conformité de la prise en charge de ces patients, au cours de leur séjour dans cet établissement spécialisé au regard de la réglementation en vigueur", détaille le communiqué, qui ajoute avoir déjà ordonné l'ouverture d'une enquête administrative et la transmission d'un rapport après la première fugue.

Dimanche, un homme interné en 2010 après un homicide a pris la fuite de l'hôpital Gérard Marchant à Toulouse. Cette évasion s'est produite quatre jours seulement après celle de Jérémy Rimbaud, du même établissement. Surnommé le "cannibale des Pyrénées", il avait été interpellé en 2013 après avoir mangé la langue et le coeur d'un agriculteur.

L'hôpital se justifie

"Ce n'est pas normal. Avant qu'il soit arrêté, il pourrait se passer quelque chose de dramatique", s'inquiètait mardi un passant, interviewé par BFMTV à Toulouse. "C'est la responsabilité de l'hôpital psychiatrique", dénonçait également une femme.

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L'hôpital Gérard Marchant, qui prend en charge quarante patients en situation d'irresponsabilité pénale à Toulouse, a tenu à se justifier dans les colonnes de La Dépêche du Midi lundi en déclarant devoir "concilier sécurité publique, sécurité des soins et droits des patients".

"Nous n’avons pas relevé de dysfonctionnement dans la façon dont les équipes ont pris en charge ce patient. Mais, comme toute la population, nos équipes ont vécu la situation avec beaucoup d’émotion et nous exprimons notre compassion à l’égard de la victime", poursuit auprès de nos confrères Bruno Madelpuech, le directeur du centre, faisant référence à l'agression d'une septuagénaire mercredi à la suite de l'évasion de Jérémy Rimbaud.

Des psychiatres dénoncent un manque de moyens

De leur côté, les psychiatres Pascal Marie et Jérôme Boucard, président et vice-président de la Commission médicale d’établissement, pointent du doigt un manque de moyens pour la prise en charge de ces patients, toujours auprès du journal local.

"Ce n’est pas un secret de dire que la psychiatrie publique a besoin de moyens mais il ne faut pas faire de raccourci. S’il n’y avait plus de moyens, les derniers seraient investis sur ces situations-là, c’est une mission de service public qui ne serait pas sacrifiée", détaillent-ils.

Article original publié sur BFMTV.com