Cannes 2019 : Almodovar, Loach... mais pas (encore) Tarantino en Compétition officielle

Au cours de la traditionnelle conférence de presse, le délégué général du Festival de Cannes Thierry Frémaux et le président du Festival Pierre Lescure ont dévoilé la Sélection officielle de la 72ème édition, une sélection "romantique et politique" laissant une large place au cinéma de genre. Frémaux promet de beaux portraits de femmes au cours de la quinzaine cannoise.

Frémaux s'est exprimé sur l'absence de Once Upon a Time in Hollywood : "Le film de Tarantino n'est pas prêt, mais j'espère qu'il le sera". Autre absent de marque : James Gray, dont le Ad Astra n'est lui non plus pas prêt.

Autre événement cannois, les 25 ans de La Cité de la peur devraient être célébrés comme il se doit, mais aucune information n'a encore été dévoilée sur les détails de cette célébration.

Compétition

  • The Dead Don't Die de Jim Jarmusch - Ouverture

Cannes sous le signe des zombies, par le passé, ça a notamment donné L'Armée des morts (Séance de Minuit en 2004) ou Dernier Train pour Busan (Séance de Minuit en 2016). Les morts-vivants ont cette année les honneurs de l'ouverture du Festival de Cannes, et une présence en compétition, avec cette comédie signée Jim Jarmusch qui confronte la petite ville de Centerville et un casting DINGUE (Bill Murray, Adam Driver, Tilda Swinton, Chloë Sevigny, Steve Buscemi, Danny Glover, Iggy Pop, RZA, Selena Gomez ou Tom Waits !) à une invasion de cadavres ambulants. C'est la neuvième sélection en compétition pour le cinéaste, déjà récompensé par le passé par la Caméra d'Or (Stranger Than Paradise, 1984), la Palme d’Or du court métrage (Coffee and Cigarettes, 1993) et le Grand Prix (Broken Flowers, 2005). Celui qui avait mis en scène des vampires dans Only Lovers Left Alive promet avec The Dead Don't Die un film "à réveiller les morts", idéal pour lancer cette quinzaine 2019. Et bonne nouvelle pour les non-festivaliers, le film sort dès le 14 mai dans les salles !


  • Douleur et gloire de Pedro Almodovar

Pedro Almodovar de retour sur la Croisette ! Il s'agit de la 6ème entrée en compétition officielle pour le cinéaste espagnol, après Tout sur ma mère (1999), Volver (2006), Etreintes brisées (2009), La Piel que habito (2011) et Julieta (2016). Réalisateur très apprécié de Cannes, mais à qui la récompense suprême échappe encore, il revient ici avec un film, dit-on, très personnel, peut être le plus introspectif à ce jour, venant clore une trilogie entamée avec La Loi du désir et poursuivie avec La Mauvaise éducation (présenté en ouverture, hors compétition à Cannes en 2004). Le film promet une montée des marches très glamour, avec Antonio Banderas et Penelope Cruz. Rappelons que Pedro Almodovar a par ailleurs participé au jury à deux reprises, dont en tant que Président en 2017. Douleur et gloire, déjà sorti en Espagne, sera visible simultanément à sa projection cannoise dans les salles françaises.


  • Il Traditore de Marco Bellochio

En 2016, il faisait l'ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs. Mais il faut remonter dix années en arrière pour retrouver la dernière participation de Marco Bellocchio à la Compétition : c'était avec Vincere, reparti bredouille de la Croisette en 2009. Pour son grand retour, le cinéaste italien va de nouveau se pencher sur le passé de son pays à travers ce biopic aux allures de film policier centré sur un gangster membre de Cosa Nostra, qui décide de trahir les siens au coeur de la décennie 80. Thierry Frémaux annonce un renouveau des codes esthétiques du film noir pour décrire cet Il Traditore qu'il rapproche du cinéma de Fritz Lang. Si le résultat est à la hauteur de son modèle dans le genre, il y a de fortes chances pour que l'on retrouve un traître au palmarès. Et pourquoi pas l'acteur Pierfrancesco Favino, révélé au grand public par Romanzo Criminale ?


  • Nan Fang Che Zhan De Ju Hui (The Wild Goose Lake) de Diao Yinan

Si le réalisateur chinois Diao Yi'nan a tout juste 50 ans, il n'est pas le cinéaste de l'empire du Milieu le plus prolifique. Oeuvrant pendant un temps en tant que co-scénariste, ce n'est qu'en 2003 qu'il a signé son premier long, Uniforme, qui a remporté des prix aux festivals du film de Vancouver et de Rotterdam. En 2007, Train de nuit, son deuxième, est présenté au festival de Cannes dans la section Un certain regard. Il mettra sept ans avant de réaliser son 3e film, Black Coal, qui triomphera à la Berlinale en 2014 en remportant l'Ours d'or. Présenté par Thierry Frémaux comme un film de genre contribuant lui aussi à renouveler les codes du polar, Le Lac aux oies sauvages relate l'histoire d'un chef de gang en quête de rédemption et d'une prostituée prête à tout pour recouvrer sa liberté, qui se retrouvent au cœur d’une chasse à l’homme. En compétition, le film aura la lourde tâche de représenter la Chine dans cette sélection officielle cannoise qui comporte finalement peu de films asiatiques cette année.


  • Parasite de Bong Joon Ho

Après avoir créé le débat sur la légitimité des films Netflix en sélection à Cannes avec Okja en 2017, le talentueux réalisateur coréen Bong Joon-Ho revient sur la Croisette en compétition cette année où il présentera Parasite, un drame dans lequel deux familles issues de milieux différents se retrouvent mêlées à une étrange histoire... Figure emblématique du cinéma coréen au festival, le réalisateur avait auparavant présenté The Host en 2006 à la Quinzaine des Réalisateurs et Mother à la Semaine de la critique en 2009.


  • Le Jeune Ahmed de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne

Grands habitués du Festival de Cannes, les frères Jean-Pierre et Luc Dardenne, lauréats de la Palme d'Or pour Rosetta et L'Enfant, reviennent sur la Croisette avec un film au sujet brûlant. Le Jeune Ahmed raconte l'histoire, dans la Belgique d'aujourd’hui, d'un garçon de 13 ans, pris entre les idéaux de pureté de son imam et les appels de la vie.


  • Roubaix d'Arnaud Desplechin

Grand habitué de la Croisette, qu'il a déjà arpentée à de très nombreuses reprises en tant que cinéaste ou membre du jury, Arnaud Desplechin revient pour la sixième fois en compétition. Après La Sentinelle, Comment je me suis disputé, Esther Kahn, Un conte de Noël et Jimmy P., il signe cette année Roubaix, une lumière. De retour dans sa ville natale, qu'il sait filmer mieux que personne, Desplechin y suivra un groupe de policiers mené par un Roschdy Zem "impérial", un soir de Noël. Léa Seydoux et Sara Forestier figureront également au casting de ce thriller dramatique.


  • Atlantique de Mati Diop

Mati Diop foulera pour la première fois les marches du Festival de Cannes en présentant son troisième film : Atlantique : l'histoire d'ouvriers d'un chantier de la banlieu de Dakar qui décident de quitter leur pays pour chercher un avenir meilleur. Parmi eux figure l'amant d'Ada, pourtant promise à un autre et dont la fête de mariage est dévasté par un incendie. Elle ne s'est pas qu'il est revenu. Ce long métrage sénégalais fut très tôt remarqué par l'équipe de sélection, choisi au départ pour la catégorie Un Certain Regard, en sachant qu'il ferait parti de la compétition. Mais pour garder le secret autour de leur choix, le comité a préféré conserver soigneusement l'information. La sélection fut qualifiée par Thierry Frémaux de « romantique et politique », le film semble parfaitement s'inscrire dans cette démarche.


  • Matthias et Maxime de Xavier Dolan

Sur huit films, six auront été présentés à Cannes dont trois en compétition : l'histoire d'amour entre Xavier Dolan et Cannes continue ! Absent l'année dernière - Ma vie avec John F. Donovan ayant privilégié une présentation au Festival de Toronto-, le cinéaste fait son retour sur La Croisette avec Matthias et Maxime, drame centré sur la relation sentimentale de deux meilleurs amis. Promettant d'aborder des thèmes qui lui sont chers (l'amitié, l'homosexualité, la jeune vie d'adulte), ce huitième opus mettra en scène sa mère fétiche Anne Dorval (J'ai tué ma mère et Mommy), sa pépite Antoine-Olivier Pilon (révélé par Mommy) ainsi que d'autres acteurs canadiens moins connus chez nous tels que Gabriel D’Almeida Freitas, Pier-Luc Funk et Samuel Gauthier. Un retour au Québéc après sa parenthèse anglophone, et surtout un retour devant la caméra pour le réalisateur, qui jouera le rôle principal d'un film qu'il décrit comme un "mélange de Tom à la ferme pour son côté esthétique et de l'esprit et l'énergie de Mommy". Une très belle promesse en perspective...


  • Little Joe de Jessica Hausner

Habituée des sections parallèles de la Croisette, la réalisatrice autrichienne Jessica Hausner signe sa première entrée en Compétition avec Little Joe, un récit d'anticipation sur fond de manipulation génétique qui voit plusieurs personnages changer de personnalité après être entré en contact avec une mystérieuse plante. Ben Whishaw et Kerry Fox campent les deux rôles principaux de ce cinquième long métrage, le premier tourné en anglais par la cinéaste.


  • Sorry We Missed You de Ken Loach

Cumulant treize sélections cannoises et sept récompenses, dont le récent Moi, Daniel Blake en 2016 pour lequel il a reçu la 69e Palme d'Or, sa seconde après Le Vent se Lève (2006), Ken Loach fait partie des recordmans du festival. Fervent représentant du cinéma social britannique, le cinéaste engagé revient cette année en compétition avec un nouveau film "au style kenloachien", promet Thierry Frémaux : Sorry We Missed You, toujours en compagnie de son fidèle scénariste Paul Laverty, dans lequel une famille de Newcastle se bat contre la précarité.


  • Les Misérables de Ladj Ly

  • Une vie cachée de Terrence Malick

Lauréat de la Palme d'or en 2011 avec Tree of Life, qu'il n'était d'ailleurs même pas venu chercher sur la scène du palais des Festivals, contribuant encore un peu plus à entretenir la légende d'un cinéaste ultra secret, Terrence Malick revient en compétition sur la Croisette huit ans après, avec un film très attendu : Une vie cachée. "Film sur la guerre et non pas de guerre" selon les propos de Thierry Frémaux, l'oeuvre de Malick raconte l'histoire de Franz Jägerstätter (August Diehl), fervent opposant au régime hitlérien, qui fut exécuté à l'âge de 36 ans par les Nazis en 1943 puis reconnu martyr en 2007 par Benoit XVI, et béatifié par l’Eglise Catholique. Loin, très loin de l'esprit Rock'n Roll de son précédent film, Song to Song, Une vie cachée plongera donc les spectateurs dans les tourments d'une terrible période historique, qu'il avait déjà exploré dans un "vrai" film de guerre ce coup-ci, avec son chef-d'oeuvre absolu La Ligne rouge. On peut déjà prédire que ca va beaucoup jouer des coudes pour assister à la projection du film de Malick, qui pourrait, pourquoi pas, repartir avec une seconde Palme d'or ?


  • Bacurau de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles

Trois ans après Aquarius, en compétition au Festival de Cannes 2016, le cinéaste brésilien Kleber Mendonça Filho revient avec Bacurau coréalisé avec Juliano Dornelles. Le film se présente comme un western dans le Nordeste issu d'une tradition de films de cangaceiros. Le casting est notamment composé de Sônia Braga (héroïne de Aquarius), Udo Kier, Karine Teles entre autres. L'histoire suit un cinéaste se rendant dans un village de l'intérieur du Brésil pour faire un documentaire. Au fil des jours, il commence à découvrir que les habitants ne sont pas exactement ce qu'ils semblent et cachent des secrets dangereux...


  • La Gomera de Corneliu Porumboiu

La Cinéfondation. Puis la Quinzaine des Réalisateurs. Puis Un Certain Regard, à deux reprises : en 2009 puis 2015, année au cours de laquelle il est reparti avec le Prix Un Certain Talent grâce au Trésor. Corneliu Porumboiu va donc continuer son ascension au Festival de Cannes en passant par les traditionnelles marches réservées, entre autres, à la Compétition. Une sélection à laquelle le cinéaste roumain participe pour la première fois de sa carrière, avec une comédie policière sur fond de choc des cultures dans laquelle un inspecteur se rend sur les Canaries afin d'apprendre la langue des autochtones et de recueillir des informations permettant d'oeuvrer pour la libération d'un homme d'affaires. Un périple que l'on imagine prétexte à une évocation de notre société, et pourrait apporter une touche d'humour au palmarès, où la légéreté n'est que trop rarement la bienvenue.


  • Frankie d'Ira Sachs

Familier du Festival de Deauville, le cinéaste américain Ira Sachs fait cette année ses premiers pas à Cannes, en Compétition. Pour l'occasion, il pose sa caméra dans la ville historique de Sintra au Portugal, lors d'une journée de vacances où trois générations de personnages se retrouvent confrontées à un événement bouleversant. Le casting quatre étoiles de ce drame proche du cinéma de Manoel de Oliveira rassemble Isabelle Huppert, Marisa Tomei, Brendan Gleeson, Jérémie Renier et Greg Kinnear.


  • Portrait de la jeune fille en feu de Céline Sciamma

Trois réalisatrices françaises figurent en compétition officielle cette année, parmi lesquelles Céline Sciamma et son 4ème long métrage, Portrait de la jeune fille en feu. Il s'agit de sa première sélection en compétition officielle, même si la cinéaste a déjà une longue histoire avec le Festival (son premier long métrage, Naissance des pieuvres, avait été présenté à Un Certain Regard en 2007, Bande de filles avait fait l'ouverture de la Quinzaine des réalisateurs en 2014, sans oublier le film d'animation Ma Vie de courgette de Claude Barras dont elle a cosigné le scénario). Pour ce film d'époque, tourné en Bretagne à l'automne 2018, la cinéaste retrouve la comédienne Adèle Haenel. Elle sera entourée de Noémie Merlant, Luàna Bajrami et Valeria Golino. L'histoire, présentée comme une "fresque des sentiments et du désir", s'intéresse à une peintre mandatée pour faire le portrait de mariage d’une jeune femme, sur une île isolée en Bretagne, à la fin du XVIIIème siècle.


  • It Must be Heaven d'Elia Suleiman

It Must Be Heaven marque la troisième entrée en Compétition pour le cinéaste palestinien Elia Suleiman, après Intervention Divine (Prix du jury en 2002) et Le Temps qu'il reste (2009). Dans ce récit autobiographique, le réalisateur - dans son propre rôle - retrace son propre exil de la Paleste aux qutre coins du monde (Paris, New York, Inde...) sur le ton tragi-comique déjà présent dans ses précédentes oeuvres.


  • Sybil de Justine Triet

Justine Triet avait fait une belle première apparition à Cannes en faisant l'ouverture de La Semaine de la Critique de l'édition 2016 du festival avec Victoria. Elle fait partie des 13 réalisatrices cette année qui accèdent à la compétition cette année avec Sibyl où elle retrouve Virginie Efira dans l'histoire d'un ancienne romancière reconvertie dans la psychanalyse qui souhaite retrouver sa précédente profession. Ses plans sont alors perturbés par l'arrivée d'une actrice en situation très délicate. Egalement à l'affiche, figure Adèle Exarchopoulos qui, rappelait Thierry Frémaux, était avec Léa Seydoux (également présente dans cette édition du festival), l'unique lauréate d'une palme d'or alors qu'elle n'est pas réalisatrice. C'était pour La Vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche, le jury était alors président par Steven Spielberg. Diffusé en fin de festival, il sortira simultanément dans les salles françaises.


Hors-compétition

  • Les Plus belles années d'une vie de Claude Lelouch

"Il a tout fait à Cannes Claude Lelouch, il a été présent partout, il connaît le festival comme sa poche", a rappelé avec émotion Thierry Frémaux, avant de confirmer le retour très attendu sur la Croisette du réalisateur d'Un Homme et une femme, célèbre Palme d'or ex aequo de 1966. Suite et fin de sa trilogie (après Un homme et une femme 20 ans déjà), Les Plus années d'une vie feront se retrouver les mythiques Anouk Aimée et Jean-Louis Trintignant aux côtés de Marianne Denicourt et Monica Bellucci, mais surtout d'Antoine Sire et Souad Amidou, les deux enfants devenus grands, que l'on voyaient courir sur la plage de Deauville il y a plus de 50 ans. Inspiré de la phrase de Victor Hugo chère au cinéaste ( "Les plus belles années d’une vie sont celles qu’on n’a pas encore vécues"), le titre de ce tout dernier opus nous promet une réflexion sur le temps qui passe, comme seul Lelouch sait en proposer.


  • Rocketman de Dexter Fletcher

  • Too Old to Die Young de Nicolas Winding Refn

Too Old Too Die Young n'est pas un film mais la série de Nicolas Winding Refn pour ". Le réalisateur de Drive est un habitué du festival comme l'ont été Jane Campion venue présentée Top of the Lake ou encore David Lynch qui a proposé les deux premiers épisodes de la troisième saison de Twin Peaks. La série étant du « Refn dans le texte » selon Thierry Frémaux, cette distinction lui permet de présenter deux épisodes dans la section hors compétition. Petite particularité, ce ne sont pas les deux premiers mais les quatrième et cinquième. Le réalisateur danois participera également à une masterclass au cours du festival où il expliquera les différences qui existent dans la création de films pour le cinéma et de séries pour une plateforme.


  • Diego d'Asif Kapadia

Après Ayrton Senna et Amy Winehouse, le documentariste britannique Asif Kapadia s'intéresse à une nouvelle figure tragique - cette fois-ci encore en vie - avec Maradona, un film consacré aux années napolitaines du footballeur argentin, rendu célèbre tant pour ses exploits sur le terrain que pour ses fraques extra-sportives.

  • La Belle Epoque de Nicolas Bedos

Comme en 2018 avec Le Grand Bain de Gilles Lellouche, la section Hors compétition accueillera un film français, qui, sur le papier, semble d'approche plus accessible, et avec un casting composé d'acteurs appréciés et connus du grand public (de Guillaume Canet à Daniel Auteuil, en passant par Doria Tillier, Fanny Ardant, Pierre Arditi et Denis Podalydès). La Belle Epoque de Nicolas Bedos alliera "un humour féroce, un sens du romanesque, avec une attention formelle très intense. Il est de ce point de vue inspiré par le cinéma américain, tout en étant très français dans sa verve, son humour, son sens du dialogue", comme son producteur avait présenté le film dans les colonnes du Film Français au moment du tournage. Le film suit un couple en crise. "Lui, désabusé, va voir sa vie bouleversée le jour où Guillaume Canet, brillant entrepreneur, lui propose une attraction d’un genre nouveau : un mélange d’artifices théâtraux et de reconstitutions historiques permettant de replonger dans l’époque de son choix. L’homme décide alors de revivre la semaine la plus marquante de sa vie : celle où, 40 ans plus tôt, il rencontra le grand amour…"

Séance de Minuit

  • The Gangster, The Cop, The Devil de Lee WonTae

C'est une vérité désormais bien connue et surtout admise : la Corée du Sud produit, depuis de nombreuses années, des Thrillers de très très haut niveau, comme Memories of Murder, ou encore le terrifiant et traumatisant J'ai rencontré le Diable, en 2010, pour ne citer que ces deux -brillants- exemples. Ex producteur du film de Im Kwon Taek, Ivre de femmes et de peinture, qui fut d'ailleurs présenté en compétition officielle à Cannes 2002, le sud coréen Lee Tae-Won présentera en séance de minuit The Gangster, The Cop and The Devil. Soit l'histoire de Jang Dong-Soo, un chef de gang de la ville de Cheonan, qui devient la cible d'un tueur en série du nom de Kang Kyung-Ho. Jang Dong-Soo survit par miracle, devenant même la première victime du tueur à survivre à une de ses attaques. Dans le même temps, l'inspecteur de Police Jung Tae-Seok, qui déteste cordialement les membres du crime organisé, se décide malgré tout à faire équipe avec Jang Dong-Soo pour traquer le tueur en série. Un jeu du chat et de la souris qui s'annonce explosif et surtout mortel, qui devrait livrer une séance de minuit sans doute mémorable.

Ci-dessous, la bande-annonce du film...

 

Séances spéciales

  • Share de Pippa Bianco

Premier long métrage de la cinéaste américaine Pippa Bianco (lauréate de la Cinéfondation pour le court métrage du même nom en 2015), ce drame suit l'enquête d'une étudiante cherchant à comprendre ce qui lui est arrivé lors d'une soirée dont elle ne se rappelle rien.


  • For Sama de Waad Al Kateab et Edward Watts

Présenté en Séance spéciale, le documentaire Pour Sama promet d'être "l'un des chocs de cette sélection" selon Thierry Frémaux. Réalisé par Waad Al-Kateab, étudiante à Alep au début du conflit armé en 2012, et Edward Watts, cette plongée intime à travers le regard de la réalisatrice syrienne retrace l'année la plus noire et meurtrière du pays. Sorti en mars 2019 aux Etats-Unis, le film a remporté le Prix du public du Meilleur Documentaire au festival SXSW.


  • Family Romance LCC de Werner Herzog

"Werner travaille tout le temps, mais tous ses films n'arrivent pas jusqu'à nous" : grâce à Cannes 2019, Family Romance, LLC ne fera pas partie de cette catégorie. Lauréat d'un Prix de la Mise en Scène grâce à Fitzcarraldo en 1982, le cinéaste n'a pas connu les honneurs de la Compétition depuis 35 ans, ni même présenté un projet qu'il a mis en scène depuis Ten Minutes Older, projet collectif passé par Un Certain Regard en 2002, et dont il avait signé l'un des sketches. Son grand retour au Festival sera donc l'un des événements de cette 72ème édition, et il nous emmènera au Japon, où il filmé ce documentaire que Thierry Frémaux annonce très beau.

  • Tommaso d'Abel Ferrara

"Abel nous a envoyé ce film depuis Rome, où il vit désormais", a précisé Thierry Frémaux. Et il faut croire que sa nouvelle ville de résidence l'a inspiré, puisque Tommaso, à défaut d'être un documentaire, sera un long métrage "réaliste" sur les années romaines du cinéaste. Un projet sur lequel nous ne savons pas grand-chose, si ce n'est qu'il l'a tourné de façon très indépendante avec son complice Willem Dafoe, qu'il avait notamment dirigé dans Pasolini, et que le résultat "lui ressemble vraiment". Il faut donc s'attendre à une Séance Spéciale qui porte bien son nom, de la part du réalisateur, habitué de cette section où il a notamment présenté Chelsea Hotel en 2008, et dont la dernière venue sur la Croisette s'était faite en marge du Festival, avec le sulfureux Welcome to New York en 2014.

  • Etre vivant et le savoir d'Alain Cavalier

Huit ans après Pater en lice pour la Palme en 2011, Alain Cavalier remontera les marches, cette fois en hors compétition. Habitué de la Croisette, à qui il a offert cinq autres de ses films, le réalisateur y revient avec Etre vivant et le savoir, "l'histoire d'un film qui ne s'est pas fait et qu'il aurait dû faire" avec son amie de trente ans et regrettée Emmanuèle Bernheim. Désireux d'adapter le roman autobiographique de cette dernière "Tout s'est bien passé", Cavalier lui avait proposé de tenir son propre rôle et de jouer lui-même son père. Ce documentaire-témoignage, que l'on devine très émouvant, s'inscrit en outre selon Thierry Frémaux, dans la "continuation de son travail de vidéaste, de poète, d'artiste, de conteur".

  • Que soit la loi (Que Sea Lei) de Juan Solanas

Révélé grâce à son court métrage L'Homme sans tête (Prix du Jury courts métrages en 2003), le cinéaste argentin était ensuite passé par la Croisette en 2005 avec Nordeste, présenté dans la section Un Certain Regard. Juan Solanas a cette année les honneurs d'une sélection en séance spéciale avec ce documentaire centré sur le combat des femmes pour la légalisation de l'avortement en Argentine.

Un Certain Regard

  • Vida invisivel de Karim Aïnouz

En 2002, le réalisateur brésilien Karim Aïnouz présentait l'encensé Madame Sata à Un Certain Regard. Le voici 17 ans plus tard de retour dans cette section avec Vida Invisivel, un "beau mélodrame romantique sur deux soeurs" comme l'a qualifié Thierry Frémaux dans son discours de présentation de la Sélection officielle. Egalement à l'actif de ce grand esthète, La Falaise argentée, jamais sorti en salles mais figurant à la Quinzaine des Réalisateurs en 2011.

  • Dylda de Kantemir Balagov

  • Les Hirondelles de Kaboul de Zabou Breitman et Eléa Gobé Mévellec

Les Hirondelles de Kaboul est un film d'animation co-réalisé par Zabou Breitman et Eléa Gobbe-Mevellec (animatrice sur Le Chat du Rabbin, César du meilleur film d'animation en 2012). Adapté du roman écrit par le cinématographique auteur algérien Yasmina Khadra (Ce que le jour doit à la nuit), l'intrigue se situe durant l'été 1998, dans un Kaboul en ruines occupé par les talibans. Les jeunes Mohsen et Zunaira s’aiment profondément en dépit du contexte violent dans lequel ils vivent. Mais un geste insensé de Mohsen va faire basculer leurs vies...


  • La Femme de mon frère de Monia Chokri


  • The Climb de Michael Covino


  • Jeanne de Bruno Dumont

Le fantasque Bruno Dumont est de retour en compétition avec Jeanne, la suite de sa comédie musicale délirante Jeannette, l'enfance de Jeanne d'Arc présentée en 2017 à la Quinzaine des Réalisateurs. Le cinéaste a déjà obtenu deux Grand Prix, en 1999 pour L’Humanité et en 2006 avec Flandres, ainsi qu'une mention spéciale à la Caméra d'or pour La Vie de Jésus et le prix de la meilleure musique synchronisée pour Ma Loute.


  • Viendra le feu d'Oliver Laxe

La nouvelle génération du cinéma espagnol est présente à Un Certain Regard grâce à O Que Arde, réalisé par le Galicien Oliver Laxe. Ce jeune metteur en scène a été remarqué à Cannes pour avoir remporté deux récompenses : le prix FIPRESCI de la Quinzaine des réalisateurs pour le documentaire Vous êtes tous des capitaines en 2010 et le grand prix Nespresso de la Semaine de la Critique pour Mimosas : La Voie de l'Atlas en 2016. Cette année, il nous revient avec un film sur la thématique du feu, l'histoire de deux destins liés, ceux d'un pyromane notoire et d'un pompier téméraire.


  • Chambre 212 de Christophe Honoré

Christophe Honoré, déjà présent en Compétition officielle l'an dernier avec le mélodrame Plaire, aimer et courir vite, est de retour cette année avec Chambre 212, sélectionné dans la catégorie Un Certain Regard. Pour son douzième long-métrage, le cinéaste explore à nouveau un thème qui lui est cher, le chassé-croisé amoureux. Il nous conte ainsi l'histoire de Richard et Catherine, un couple dont l'union se délite peu à peu lorsque cette dernière décide de prendre un amant. Selon Thierry Frémaux, le film lorgne du côté d'un certain Sacha Guitry. C'est la 6ème fois que le metteur en scène présente une oeuvre sur la Croisette. Il avait projeté Les Chansons d'amour (2007) et Plaire, aimer et courir vite (2018) en Compétition, 17 fois Cécile Cassard à Un Certain Regard (2002) et Dans Paris à la Quinzaine des réalisateurs (2006). À noter que Christophe Honoré avait également présenté Les Bien-aimés en clôture de la sélection officielle (Hors-Compétition) en 2011.


  • Port Authority de Danielle Lessovitz

Port Authority est le premier long métrage réalisé par l'auteure américaine Danielle Lessovitz, qui possède un lien avec Cannes puisque Mobile Homes, sur lequel elle a collaboré, a été présenté en 2017 à la Quinzaine des réalisateurs. Ce nouveau drame emmené par Fionn Whitehead (Dunkerque) et produit par Martin Scorsese se déroule à Port Authority, la gare routière de New York. Son intrigue se centre sur un jeune homme qui découvre que la personne qu'il aime est transsexuelle.


  • Papicha de Mounia Meddour


  • Adam de Maryam Touzani


  • Zhuo ren mi mi de Midi Z

Pour son premier passage au Festival de Cannes, le réalisateur taïwanais Midi Z (Adieu Mandalay) présente Zhuo ren mi mi, un thriller psychologique clairement inspiré par l'affaire Weinstein. L'histoire de Nina Wu, une actrice en devenir qui tente tant bien que mal de faire sa place dans l'impitoyable milieu du cinéma. Plus largement, "le film reflète les situations difficiles auxquelles sont confrontées les femmes dans leur environnement de travail" d'après le metteur en scène.

  • Liberté d'Albert Serra

  • Bull d'Annie Silverstein

En 2014, Annie Silverstein a été récompensée par le premier prix de la Cinéfondation à Cannes pour son court métrage Skunk. Scénarisé avec Johnny McAllister, Bull est son premier long métrage de fiction et suit la relation mouvementée entre une adolescente paumée et un torero ayant autrefois connu ses heures de gloire dans l'arène...

  • Summer of Changsha de Zu Feng

  • Evge de Nariman Aliev

La bande-annonce de Douleur et Gloire et Pedro Almodovar :