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Cannes 2017 - Brigsby Bear : d'où vient l'ours qui a enchanté la Croisette ?

Présenté en clôture de la Semaine de la Critique, "Brigsby Bear" est LE feel-good movie de cette 70ème édition du Festival de Cannes. Mais d'où vient ce drôle d'ours ? Réponse avec son réalisateur Dave McCary.

Passé par le Saturday Night Live, Dave McCary signe son premier long métrage en tant que réalisateur et concourt donc pour la Caméra d'Or de ce 70ème Festival de Cannes. Après Sundance, c'est sur la Croisette que ce feel-good movie inventif a reçu un accueil chaleureux, à moins de deux mois de sortie américaine. Laquelle sera agrémentée d'un bonus non-négligeable : "Nous essayons de tourner un vrai épisode de la série pour le mettre sur YouTube avant la sortie du film", nous explique-t-il en faisant référence au show central dans le récit.

A quel moment le personnage de Brigsby Bear, et donc le film, sont-ils nés ?
Dave McCary : Kyle [Mooney, l'acteur principal et co-scénariste, ndlr], mon meilleur ami avec qui j'ai grandi, est plus obsédé que moi par les vieilles VHS d'obscures émissions pour enfants. Et l'idée du film provient de son amour pour ces vidéos. Il s'est demandé 'Et si une émission avait été faite uniquement pour moi ?', puis est arrivée l'idée de l'enlèvement et de l'utilisation du show pour lui laver le cerveau afin qu'il croit à ces visions du monde excentriques. Nous avons fait beaucoup de vidéos ensemble et, en grandissant, nous avons découvert notre amour de la créativité et de la réalisation ensemble. Et ce film, qui a beaucoup à voir avec la créativité et l'amitié sur le plan thématique était parfait pour nous car lié à notre expérience.

Et ce n'est pas un hasard si vous avez fait de ce film votre première réalisation, car il parle de cette idée de faire un premier long métrage.
Oui. A la fin du film, le héros est nerveux à l'idée de montrer son film, et c'est ce que nous avons vécu. Mais nous n'avons pas dû nous battre autant que James car les personnes impliquées, et notamment les acteurs, font cela depuis si longtemps que nous avons été aidés par de sages mentors. A l'écran, il n'a pas ces soutiens et doit se débrouiller seul pour comprendre comment cela fonctionne en partant d'une base très brute. Et c'est ainsi que nous avions commencé lorsque nous avons fait des vidéos sur internet, avec nos amis qui le faisaient gratuitement. La découverte de notre amour de la réalisation lorsque nous avons fait ces vidéos sur internet est très proche de ce que le héros de Brigsby Bear vit.

Avant "Brigsby Bear", Greg Kinnear est venu à Cannes comme… journaliste

Votre film m'a fait penser à ce que Michel Gondry a fait dans "Soyez sympas, rembobinez !" et "La Science des rêves" : était-ce une influence pour vous ?
J'aime tous ses films et je le trouve très bon lorsqu'il s'agit d'idées et concepts surréalistes. Nous voulions que notre film reste réaliste donc nous avons essayé d'être les plus honnêtes possible. Ce que Michel Gondry fait très bien, c'est amener la magie dans le récit avec des trucs de caméra brillants. Nous ne sommes pas bon dans ce secteur et préférons un type de récit plus brut dans lequel vous pouvez partir d'un concept surréaliste mais le laisser ancré dans la réalité. Je trouve que Brigsby Bear n'a pas de style dingue ni de trucages, nous voulions rester directs.

Brigsby Bear sortira dans les salles américaines le 22 juillet et n'a toujours pas de date en France. Un prix comme celui de la Caméra d'Or pourra-t-il changer (ou accélérer) les choses ?