Le “cannabis light” bientôt assimilé à une drogue en Italie ?

Tout est question de pourcentage. Le tétrahydrocannabinol, mieux connu sous le nom de THC, est l’une des molécules contenues dans le cannabis qui engendre des effets psychotropes. En Italie, lorsque celui-ci est présent dans un pourcentage inférieur à 0,6 % dans le cannabis, ce dernier n’est pas considéré comme une drogue, et est donc disponible à la vente librement, sous la forme d’inflorescences, d’huile ou de tisanes. Du moins pour l’instant.

Car, comme l’explique Il Manifesto, le gouvernement entend changer les règles et, “interdire la production et la vente d’inflorescences de cannabis à bas contenus de THC, qui seront assimilées à des drogues”. Pour ce faire, l’exécutif a concocté un texte de loi, qui, hier, jeudi 1er août, a passé une première étape du processus législatif à la chambre et qui pourrait être approuvé définitivement dès septembre. Voilà qui provoque la colère de ce quotidien communiste.

“La position du gouvernement est totalement idéologique et elle aura pour conséquence de détruire plus de 10 000 emplois dans ce secteur”, fustige le journal romain, qui reprend ainsi à son compte les préoccupations exprimées par Raffaele Desiante.

“Sans aucun fondement scientifique”

Président de l’association des entrepreneurs du chanvre italiens, l’homme confie toute son inquiétude dans une interview accordée à La Repubblica. “Quelque 3 000 entreprises qui emploient 10 000 travailleurs stables et 5 000 durant la période estivale seront concernées, et on parle d’un secteur qui a un chiffre d’affaires annuel estimé à environ 500 millions d’euros, détaille Desiante dans les colonnes de ce quotidien de gauche. Stopper ce marché serait gravissime.”

Gravissime, et “sans aucun fondement scientifique”, renchérit l’homme, puisque “le chanvre que nous cultivons a un très bas niveau de THC, inférieur à 0,3 %, et n’a aucun effet stupéfiant : c’est scientifiquement prouvé”.

Ainsi, face à l’initiative de l’exécutif qui parle d’“altération de l’état psychophysique qui peut mettre à risque la sécurité publique et sur la route”, comme conséquence possible de la consommation de ce “cannabis light”, Desiante évoque “une folie purement idéologique”, de l’exécutif. Voilà pourquoi l’homme promet de combattre ce projet législatif avant qu’il ne devienne définitivement une loi.

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