Candidature à la présidentielle : Édouard Philippe reprend les mots de Georges Pompidou

Édouard Philippe a repris les mots de Georges Pompidou en se déclarant candidat à l’élection présidentielle.
Valery Hache/AFP Édouard Philippe a repris les mots de Georges Pompidou en se déclarant candidat à l’élection présidentielle.

POLITIQUE - Édouard Philippe a surpris de nombreux observateurs et pris de court son propre camp politique en actant officiellement son envie de s’installer à l’Élysée. « Ce n’est un mystère pour personne que je serai candidat à la prochaine élection présidentielle », a-t-il déclaré dans une interview au Point publiée mardi 3 septembre.

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Trois ans avant l’échéance, le maire du Havre ne fait-il pas montre d’impatience ? Le timing a de quoi interroger, alors que le Président, reclus à l’Élysée, cherche toujours un Premier ministre pour la France et que l’incertitude plane sur la possibilité de boucler un budget dans les prochaines semaines. Et si, en protagoniste avisé de la vie politique, Édouard Philippe savait au contraire parfaitement ce qu’il fait ?

Cette déclaration de candidature rappelle à ceux qui ont de la mémoire les mots utilisés par Georges Pompidou en 1969. Alors en voyage officiel à Rome, celui qui a été Premier ministre de Charles De Gaulle expose à quelques journalistes : « Ce n’est un mystère pour personne que je serai candidat à une élection présidentielle lorsqu’il y en aura une ». La dernière partie de la phrase est importante : « lorsqu’il y en aura une » suppose qu’elle pourrait avoir lieu avant l’échéance prévue. L’avenir lui donnera raison, puisque le chef de l’État démissionne quelques mois plus tard après avoir perdu un référendum.

« Se démettre »

Le parallèle n’a pas manqué de frapper le constitutionnaliste Dominique Rousseau, qui a parlé sur X d’un « copier-coller d’Édouard Philippe si, par hasard, le Président devait se démettre ». La crise politique dans laquelle est englué le pays laisse la porte ouverte à une démission du chef de l’État, bien que le principal intéressé ait réfuté l’idée tout l’été. Reste que le maire du Havre prend bien soin de ne pas évoquer 2027 comme échéance.

À gauche, les Insoumis continuent d’agiter la menace d’une destitution, reprenant les mots de Léon Gambetta : « Il faudra se soumettre ou se démettre ». La pétition lancée en ligne par La France insoumise a déjà recueilli plus de 200 000 signatures. Suffisant pour faire plier Emmanuel Macron ? Dans son interview au Point, Édouard Philippe glisse qu’en cas de présidentielle anticipée, il sera prêt : « je vous le confirme ». Selon Politico, il a même demandé à ses équipes de se tenir prêtes dès le printemps prochain. En 1969, Georges Pompidou s’était fait élire victorieusement, réunissant plus de 58 % des voix.

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