Cancer : comment améliorer l’efficacité de l’immunothérapie ?
Une équipe internationale a découvert que l’absence d’une molécule pouvait expliquer la résistance à l’immunothérapie de certains patients.
Selon l'Institut national du cancer (INCa), on estime à 382 000 le nombre de nouveaux cas de cancer pour l'année 2018 en France. Aujourd’hui, différents traitements existent pour tenter de combattre le cancer : immunothérapie, chimiothérapie, thérapies ciblées. À chaque approche son mode d’action.
“L’immunothérapie est un traitement qui vise, pour les molécules utilisées dans le mélanome, à stimuler les défenses immunitaires de l’organisme contre les cellules cancéreuses. Deux types de molécules d’immunothérapie sont utilisés : les anticorps monoclonaux et l’interféron alpha”, détaille l’Institut national du cancer. Cette approche permet de stimuler le système immunitaire des patients. Des chercheurs de l’Inserm se sont intéressés à la résistance à l’immunothérapie qui se produit chez certains patients.
Vidéo : Ils partagent leurs solutions pour combattre le cancer à l'aide du sport
Ainsi, une équipe internationale a découvert que cette résistance pourrait s’expliquer par l’absence d’une molécule chez certains patients atteints de cancer, le CD226. Ces conclusions ont été publiées dans la revue Immunity. Dans le cadre de cette recherche, les scientifiques ont analysé les résultats de 19 études internationales menées sur 11 640 patients atteints par différents types de cancers. L’équipe a constaté que “25 % de ceux traités par immunothérapie ont présenté une réponse durable, contre seulement 11 % chez ceux qui ont reçu une autre famille de traitements (chimiothérapie ou thérapie ciblée)”, détaille l’Inserm dans son communiqué.
Les lymphocytes impactés
Des traitements efficaces mais qui ne permettent pas de soulager tous les patients. Les chercheurs ont donc réussi à identifier une molécule indispensable : le CD226. Comme l’explique l’Inserm, c’est elle qui permet aux lymphocytes tueurs de reconnaitre les cellules cancéreuses. En son absence, les lymphocytes ne parviennent pas à fonctionner correctement. “Cette absence était associée à un mauvais pronostic dans diverses pathologies malignes telles que les mélanomes, les cancers du sein, du poumon ou du foie”, résume l’Inserm.
La présence de cette molécule s’avère donc indispensable pour permettre à l’immunothérapie d’agir efficacement. “Ces observations paraissent donc démontrer que l’absence de CD226 représente un mécanisme clé de résistance des tumeurs au système immunitaire. Cette molécule conditionne la réponse aux immunothérapies actuelles”, notent les auteurs de l’étude. À l’avenir, ces découvertes pourraient aider à mettre au point de nouveaux traitements.
Ce contenu peut également vous intéresser :