Le Canada procède à un tour de vis sur ses règles en matière d'immigration
Après avoir mené des campagnes de recrutement à travers le monde pour combler ses besoins en main-d’œuvre, le Canada fait marche arrière. Le gouvernement a annoncé mercredi 18 septembre des mesures visant à restreindre le nombre de personnes embauchées de façon temporaire, ainsi que le nombre d’étudiants recrutés à l’étranger.
Avec notre correspondante à Québec, Pascale Guéricolas
« Vouloir venir au Canada est peut-être un rêve, mais c’est un privilège et non un droit. » Cette mise en garde du ministre canadien de l’Immigration Marc Miller illustre bien le changement de ton à Ottawa sur le sujet.
Préoccupé par les difficultés d’accès au logement et aux services publics, le gouvernement veut réduire le nombre d’étrangers à petit salaire recrutés par des entreprises sur une base temporaire. Des soudeurs, des mécaniciens, employés pour combler des besoins en main-d’œuvre en dehors des grandes villes, risquent de ne pas pouvoir renouveler leur permis de travail.
« À partir de la semaine prochaine, ces entreprises-là devront faire des choix. Si une entreprise a déjà 60 % de travailleurs étrangers à bas salaire, elle ne pourra pas renouveler tous ses travailleurs. Plusieurs entreprises sont actuellement en panique », constate Krishna Gagné, avocate spécialisée en immigration.
La crainte de la perte d'emploi du jour au lendemain
Selon elle, des immigrants temporaires pourraient donc se retrouver sans papiers.