CAN 2022 : "des matches formidables" entravés par un "niveau de désorganisation assez décevant"

Lors de la 33ème édition de la Coupe d'Afrique des nations de football qui se tient au Cameroun, Stanislas Frenkiel, historien du sport et créateur de la chaîne YouTube "Temps de sport", nous transmet en exclusivité ses analyses approfondies. Voici ses premières impressions à chaud : il "retient, avant tout, de formidables matches", cependant, il déplore le "niveau de désorganisation assez décevant, 60 ans après les indépendances africaines. Voire que les arbitres peuvent arrêter un match à la 85ème minute, puis à la 89ème. Voir des morts autour des stades, c'est quand même quelque chose d'assez surprenant". En revanche, il s'est réjouit de découvrir "un enthousiasme aussi local camerounais qui est une terre de football". Il estime que le Cameroun, l'organisateur et le pays hôte, reste, à ce stade, le favori : "Il est le favori puisque déjà il joue à domicile". M. Frenkiel en profite pour nous offrir une petite perspective historique : "Depuis 1957, la première Coupe d'Afrique des nations au Soudan, 34% des pays organisateurs, des pays hôtes, ont remporté la CAN, ont été jusqu'au bout. Donc, c'est quand même une compétition sur trois. Quand on organise la compétition, on a un avantage", explique-t-il : "le soutien du public, des arbitres, peut-être, un petit peu plus conciliants, et puis une énergie, et puis on connaît déjà les lieux, les stades". Dans ce genre de situation exceptionnelle, où toutes les étoiles s'alignent pour l'équipe locale, M. Frenkiel estime que "le Cameroun va aller au bout, et ça serait formidable aussi pour le peuple camerounais, et ça sera un formidable outil de légitimation politique à l'échelle continentale, comme mondiale, pour le président Paul Biya qui est en poste depuis 1982".