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Campagne sur le handicap: "A-t-on demandé aux handicapés de réfléchir à cette campagne?", demande Dominique Farrugia

Dominique Farrugia, le 18 octobre 2021 sur RTL - RTL
Dominique Farrugia, le 18 octobre 2021 sur RTL - RTL

"On a besoin de plus, aujourd'hui": c'est avec ces mots que Dominique Farrugia qualifie la campagne de sensibilisation au handicap lancée ce lundi par le gouvernement. Le producteur et réalisateur de 59 ans, qui se bat contre la sclérose en plaques depuis 30 ans, déplore sur RTL le manque d'actions déployées par l'exécutif pour faciliter le quotidien des handicapés:

"Je pense qu'on aurait mieux fait de mettre un peu d'argent dans l'accessibilité que dans un film, ou trois, qui vont nous sensibiliser", estime-t-il. "Les pouvoirs publics devaient faire passer une loi en 2005 qui devait donner l'accès aux mairies, aux écoles, etc. On a remis cette loi une fois, deux fois, trois fois..."

Cette campagne d'affichage, intitulée "Voyons les personnes avant le handicap!", est accompagnée de trois spots de 30 secondes chacun. Comme le rapporte Libération, ces trois vidéos réalisées par Yvan Attal seront diffusées à la télévision, au cinéma et sur internet jusqu'au 4 janvier.

"Est-ce qu'on a pensé à demander aux handicapés de réfléchir à cette campagne? Je ne pense pas", regrette Dominique Farrugia. "On a demandé à une agence, on a fait un appel d'offre, on a été vers cette agence qui l'a fait, on a fait appel à un très bon réalisateur... mais qui est valide." https://www.youtube.com/embed/5IwZYlPIvxE?rel=0

"Le handicap n'est pas considéré, pas vu"

Dominique Farrugia a publié le 7 octobre dernier Elle ne m'a jamais quitté (Robert Laffont), un livre dans lequel il revient sur son parcours face à la maladie. Il y dénonce l'inaction des politiques, arguant notamment que dans les grandes villes, "les campagnes électorales se font sur l'écologie, mais pas une ligne sur le handicap":

"Je n'ai pas croisé (Anne Hidalgo), et je pense qu'elle n'a pas du tout envie de me croiser", explique-t-il ce lundi. "De même que je n'ai jamais rencontré le président de la République pour parler de ça. Mais il a appelé Jean-Marie Bigard quand il parlait de la fermeture des cafés, donc ça doit être plus important", ironise-t-il.

Alors que les Accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH) s'apprêtent à manifester mardi contre leurs conditions de travail précaire, Dominique Farrugia leur adresse "tout (son) soutien": "C'est absolument terrible, dans ce pays où le handicap n'est pas considéré, vu, qu'il soit visible ou invisible."

Article original publié sur BFMTV.com