"Camille", un film bouleversant sur le destin de la photoreporter Camille Lepage

Camille Lepage est décédée le 12 mai 2014, victime du pays dont elle était tombée amoureuse : la République centrafricaine. La photojournaliste avait 26 ans et autant d'audace que d'inexpérience. Elle exerçait son métier depuis seulement deux ans. Réalisateur de Hope (2014), qui suivait deux migrants dans leur périple vers l'Europe, Boris Lojkine dresse son portrait en même temps qu'une douloureuse plongée dans la guerre civile centrafricaine. Nombreux sont les films s'emparant de cette profession à fort potentiel romanesque. On se souvient de L'Année de tous les dangers (1982), de Peter Weir, ou de La Déchirure (1984), de Roland Joffé. Plus récemment sont sortis le très dispensable Les Filles du soleil, d'Eva Husson, et les ­documentaires mâtinés d'animation Chris the Swiss et Another Day of Life, tous trois présentés à Cannes en 2018.

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Ces récits sur les absurdités de la guerre et des risques courus par ceux qui la couvrent ont souvent la faveur des festivals – ­Camille a reçu le prix du public à Locarno. Au regard de la récente disparition du personnage portraituré, la démarche s'avérait ici périlleuse.

Une approche quasi documentaire

Lojkine s'en sort avec les honneurs. Il évite les écueils du ­pathos, de l'impudeur ou du sensationnalisme par une approche quasi ­documentaire déjà remarquée dans Hope. Ce style épuré n'épargne pas au spectateur les horreurs d'une guerre...


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