Cameroun: la psychose des éléphants gagne plusieurs villages de l'extrême nord du pays
Accusés d'avoir tué plus de 10 personnes en 15 ans et de faire des ravages dans de nombreux champs et villages de l'arrondissement de Kalfou, les pachydermes provoquent la colère de la population qui a manifesté son ras-le-bol en érigeant des barricades sur la route nationale 12, lundi 6 janvier. Pour calmer le jeu, les autorités ont autorisé l’abattage de quelques spécimens.
avec notre correspondant à Yaoundé, Richard Onanena
Au Cameroun, des images de villageois en train de poser triomphants devant le corps inerte d’un éléphant ont circulé ces derniers jours sur les réseaux sociaux.
Pour les habitants des localités de Goulmoun, Hamdallao ou encore Gobio, dans la région de l’Extrême-Nord, il s'agit, en effet, d'une première victoire. « Nous sommes en insécurité avec la présence de ces éléphants, explique Oumarou Tamboutou, l'adjoint au maire de Kalfou. On dit que ce sont des animaux protégés, mais quand ils détruisent les champs et tuent des gens, il n'y a pas un texte concernant l'indemnisation des victimes. C'est pour cette raison que certaines personnes ont construit des barricades sur la route » la semaine dernière, poursuit l'édile.
À la suite de ce mouvement d'humeur, le gouverneur de la région, Midjiyawa Bakary, a décidé d'autoriser « la battue administrative d’un éléphant solitaire qui détruit les cultures et les biens », affirme celui-ci dans un communiqué publié par ses services.