Cameroun: Biya demande aux séparatistes anglophones de déposer les armes
YAOUNDE (Reuters) - Le président camerounais Paul Biya, dans son discours d'investiture après sa réélection à la tête du pays, a appelé mardi les séparatistes anglophones à "déposer les armes et à retrouver le droit chemin".
Lundi, 79 écoliers et deux adultes ont été enlevés par des hommes armés à Bamenda, dans le nord-ouest du Cameroun.
Un porte-parole de l'armée a imputé ces enlèvements aux séparatistes qui veulent proclamer leur propre Etat, l'"Ambazonie", dans l'ouest du pays. Ceux-ci ont démenti et dénoncé un coup monté destiné à les discréditer.
Les affrontements entre l'armée camerounaise et les rebelles durent depuis plus d'un an. Plus de 400 civils ont été tués et des milliers d'autres ont été contraints à l'exode.
Le président Biya, 85 ans, réélu le mois dernier pour un septième mandat, n'a pas mentionné dans son discours d'investiture l'enlèvement des enfants mais a dénoncé l'action des séparatistes.
"Ils doivent savoir qu'ils devront faire face aux rigueurs de la loi et à la détermination de nos forces de défense et de sécurité", a-t-il dit devant l'Assemblée nationale. "Je les appelle à déposer les armes."
La semaine dernière, un missionnaire baptiste américain a été tué dans les affrontements à Bamenda.
Samuel Fonki, de l'Eglise presbytérienne au Cameroun, a déclaré qu'il avait entamé une médiation en vue d'obtenir la libération des enfants enlevés lundi. Il a précisé que les preneurs d'otages étaient bien des séparatistes anglophones.
(Josiane Kouagheu; Guy Kerivel pour le service français)