Calvin Klein dans le viseur des autorités chinoises
En boycottant le coton produit dans le Xinjiang, PVH aurait “violé les principes normaux des transactions commerciales” et porterait “gravement atteinte aux droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises”. Le ministère du Commerce chinois a annoncé mardi 24 septembre avoir ordonné une enquête sur le groupe de mode, dont le siège social est à New York, pour “discrimination”, rapporte CNN.
De fait, les instructions du détaillant concernant sa chaîne d’approvisionnement interdisent tout achat de coton provenant du Xinjiang, une région où les autorités chinoises soumettent les minorités ouïgoures à un processus de “rééducation”, incluant notamment l’internement dans des camps de travail. Au terme de l’enquête, PVH pourrait être placé sur la “liste des entités non fiables” établie par le gouvernement chinois, “ce qui interdirait au groupe de faire des affaires en Chine”.
Pour l’heure, cinq entreprises américaines figurent déjà sur cette liste. Elles ne peuvent ni importer, ni exporter, ni investir dans le pays, “mais aucune des cinq n’a beaucoup d’activités en Chine car il s’agit principalement de fabricants de matériel de défense”, précise le site de la chaîne. PVH, en revanche, “comme d’autres grandes entreprises du secteur de la mode”, s’approvisionne largement en matières premières dans le pays. Et la marque Calvin Klein est présente dans pratiquement toutes les provinces chinoises.
En décembre 2023, une étude réalisée par l’université de Sheffield Hallam, en Grande-Bretagne, avait mis en cause une quarantaine de marques de confection qui vendaient des vêtements fabriqués contre leur gré par des membres de la minorité ouïgoure. Parmi ces enseignes, Zara, Burberry, Calvin Klein Europe, Prada, Ralph Lauren, Hugo Boss ou encore H & M ou Levi’s, ainsi que les marques de sport Adidas, Decathlon, Nike et Puma.
L’annonce du ministère du Commerce chinois est intervenue vingt-quatre heures à peine après que l’administration Biden a évoqué une éventuelle interdiction de la vente ou de l’importation aux États-Unis de véhicules connectés utilisant des technologies chinoises ou russes afin de garantir la sécurité nationale, note CNN. Les autorités chinoises ont nié tout lien entre l’enquête concernant PVH et les projets du gouvernement américain en matière de véhicules intelligents.
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