Pas-de-Calais, le FN marche sur la rose

Bureau de vote à l'espace culturel de Barlin (Pas-de-Calais).

Dans ce bastion historique de la gauche, la majorité absolue socialiste est sur la sellette et le Front national aux portes du conseil général.

La majorité confortable c’est fini. Les socialistes du Pas-de-Calais devraient perdre leur majorité absolue et le Front national entrer dans l’assemblée départementale, brunissant une carte qui n’était jusque là presque que rose et rouge. Le FN est présent au second tour dans tous les cantons encore en lice, il participe ce dimanche à 29 duels et 9 triangulaires. Seul le canton de Saint-Omer, où un socialiste a été élu dès le premier tour, y échappe. Face à cette poussée frontiste, trois binômes de gauche ont renoncé à se présenter et appellent à voter à droite. En face, malgré la consigne nationale du «ni-ni», le binôme UMP du canton de Lumbres s’est désisté pour faire barrage au FN.

Le parti d’extrême droite est attendu dans tout le bassin minier: il est archi-favori dans les deux cantons d’Hénin-Beaumont, et aux alentours il table sur une victoire dans 10 cantons sur 39. Au premier tour, le parti d'extrême droite avait dépassé les 40% dans 8 cantons, les frôlant dans trois autres. Dans certaines villes, comme Hénin-Beaumont et son maire FN Steeve Briois, Fouquières-les-Lens et Pont-à-Vendin, le Front avait tout bonnement obtenu la majorité absolue dès le premier tour.

On regardera de près le canton de Nœux-les-Mines, celui du socialiste Michel Dagbert, actuel président du conseil général, qui est arrivé avec 11 petites voix d’avance devant le Front national, à 42%. Il peut perdre: la droite a fait autour de 15% au premier tour et le report des voix pourrait être défavorable au sortant. On regardera aussi de près le canton de Harnes où se tient un duel insolite entre le maire PCF de Billy-Montigny, Bruno Troni, et son vieil ennemi FN José Évrard, un ancien apparatchik communiste passé à l’extrême droite.



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