Les cadeaux empoisonnés de l'Eurogroupe à la Grèce

«Esclaves du XXIe siècle», peut-on lire sur la banderole du syndicat Pame, proche du Parti communiste KKE, qui ouvre le cortège contre les nouvelles mesures d'austérité en Grèce, le 12 novembre 2015 à Athènes.

Mercredi soir, les ministres des Finances de la zone euro ont débloqué 10,2 milliards d'euros pour la Grèce et accepté d'ouvrir des discussions sur l'allègement de la dette. Mais le pays est contraint d'adopter des mesures qui réduisent sa souveraineté.

Derrière la magie des chiffres, se cachent parfois des réalités bien plus ingrates : les 10,3 milliards d’euros concédés à la Grèce par l’Eurogroupe mercredi soir à Bruxelles auront vite fait de retourner dans les poches des créanciers. Puisque c’est sur cette somme qu’Athènes prélèvera les 7,2 milliards d’euros dont elle a besoin pour rembourser ses dettes jusqu’en novembre, dont 2,2 milliards à la Banque centrale européenne (BCE) dès juillet.

La «générosité» de l’Eurogroupe ne concerne par conséquent concrètement que 3,1 milliards, dont la Grèce a effectivement un besoin urgent pour couvrir les arriérés de l’Etat.

Reste qu’une fois de plus, c’est bien la stratégie de l’étranglement qui porte donc ses fruits. Celle, appliquée depuis des années à un pays cumulant les dettes et les intérêts de paiement, chroniquement à court d’argent. Et qui privé d’accès aux marchés financiers, dépend entièrement du bon vouloir de ces créanciers.

Lesquels ont déjà prouvé qu’ils savaient se montrer sans pitié au moindre écart, comme l’avait illustré le bras de fer de l’été 2015, lorsque le Premier ministre grec, Aléxis Tsípras, avait osé défier les créanciers dans un baroud d’honneur pour éviter l’austérité. On connaît la suite : malgré la victoire du «non» au référendum, Tsípras avait capitulé faute d’avoir les ressources financières pour résister.

«La perruque de Thatcher»

Un an plus tard, la résistance n’est plus de mise et Tsípras «a troqué la casquette de Chávez pour la perruque de Thatcher», notait mercredi le quotidien conservateur Estia. Dépourvu de tout moyen de pression sur Bruxelles et le FMI, le Premier ministre élu en janvier 2015 sur la promesse de la fin de l’austérité, se retrouve en effet contraint de s’en (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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