Cachez-moi ces vieux que je ne saurais voir

Pour Roger-Pol Droit, avec la vieillesse, tout n’est pas fini : « C'est aussi du temps pour soi, une vie collective, on peut être bien dans sa peau et dans sa tête. »  - Credit:DR
Pour Roger-Pol Droit, avec la vieillesse, tout n’est pas fini : « C'est aussi du temps pour soi, une vie collective, on peut être bien dans sa peau et dans sa tête. » - Credit:DR

S'il y a un sujet dont personne n'aime vraiment parler, c'est bien la vieillesse. Pourtant, nous sommes tous concernés et, a priori, la plupart d'entre nous devraient passer par là. Alors, pourquoi les personnes de grand âge semblent-elles invisibles dans l'espace public ? Pourquoi ce regard sur elles et comment le changer ? À l'heure où la France compte 6,7 millions de personnes de plus de 75 ans, un chiffre qui ne cesse de croître et pourrait doubler d'ici à 2050, la Fondation Partage et Vie s'est emparée de ces questions pour ses Estivales organisées en partenariat avec Le Point le 14 juin à la Maison de la chimie, à Paris.

Dans une société toujours plus productive, qui prône la jeunesse et l'autonomie, la vieillesse incarne dans l'imaginaire collectif tout le contraire : la lenteur, la dépendance, la faiblesse. Des idées reçues qui, pour le philosophe et écrivain Roger-Pol Droit, sont à l'origine du caractère invisible du grand âge : « Il crée dans nos inconscients une forme d'angoisse du fait de la méconnaissance que l'on en a. » Une idée que rejoint la journaliste et essayiste Perla Servan-Schreiber : « On cache les vieux, comme on cache la mort. »

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