Comment le cœur de Louis XIV a fini en pot de peinture
Une histoire digne des meilleurs films horrifiques ou fantastiques, c'est selon… Dans son livre Autopsie des cœurs célèbres, le médecin légiste Philippe Charlier – connu pour avoir résolu nombre d'énigmes historiques en se penchant sur les restes de cadavres célèbres – revient avec délectation sur les trafics autour des cœurs embaumés des souverains de France, qui eurent lieu en pleine tourmente révolutionnaire…
On savait que ceux de Louis XIII ou Louis XIV avaient été dérobés pour fabriquer des pigments capables de reproduire un brun particulier, très recherché par les peintres. Dans son livre, Philippe Charlier résout l'énigme en démontrant qu'une partie du cœur du Roi-Soleil a bien fini étalée en couches sur un tableau signé Alexandre Pau de Saint-Martin que l'on peut toujours admirer au musée Tavet-Delacour de Pontoise.
Mais comment a-t-on pu en arriver là ? Le fait d'utiliser des restes momifiés dans l'art pictural remonte aux XVIIe et XVIIIe siècles. Pour imiter le style de Rembrandt ou du Caravage, les peintres tentent à tout prix de se rapprocher au mieux des teintes sombres ou brunes en utilisant l'asphalte ou le bitume de Judée, rappelle Philippe Charlier, mais qui a l'inconvénient de coûter une petite fortune. « Finalement, un produit de substitution, appelé mummia (ou « brun de momie »), issu du broyage des restes de momies égyptiennes (ou présumées telles…), se popularisera auprès des peintres en donnant un résultat assez proche », explique l'au [...] Lire la suite