Yahoo Actualités "J’ai touché mes limites" : Guillaume Labbé évoque ses difficultés à jouer un père incestueux dans Les Yeux grands fermés (TF1)
Lorsque qu'elle remarque que son petit-fils, Adrien 6 ans, manifeste depuis quelques temps des signes de mal-être, qu'il laisse entendre que son papa "lui fait des choses", le ciel s'effondre pour Anne-Marie Paquin, jusque-là heureuse et sans histoire. Elle va devoir choisir entre comprendre, croire et protéger Adrien ou fermer les yeux, se persuader qu'il ment, se trompe, ou affabule et ainsi protéger Stéphane, son fils....
Comment avez-vous réagi quand on vous a proposé ce rôle ?
Guillaume Labbé : C’est la première fois que je ne voulais pas accepter un rôle, parce que je ne me sentais pas d’incarner ce personnage. Ça m’a questionné sur moi-même. J’ai finalement décidé de lire jusqu’au bout. L’intention de transmission de l’auteure, Émilie Clamart-Marsollat, m’a touché. Puis, c’est en discutant avec Clément Michel, le réalisateur, que ça m’a donné très envie.
Se glisse-t-on dans la peau de ce père incestueux comme dans celle de n’importe quel personnage ?
À chaque fois, je mets une part de moi dans les rôles. Ici, j’ai hésité à faire comme d’habitude – en me demandant comment moi, Guillaume, je pourrais en arriver là – ou à le jouer de manière mécanique. Mais je n’arrive pas à recourir à cette option. J’ai donc beaucoup lu sur les pères incestueux. C’était très compliqué, j’ai touché mes limites.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué au détour de vos recherches ?
Le fait que 97 % de ces agresseurs sexuels sont des hommes. Il y a quelque chose qui touche à l’identité masculine, cela m’a vraiment chamboulé. Les non-dits surprennent aussi. Il y a cette chape de plomb qui pèse au-dessus des familles, la victime choisissant souvent de garder le silence de peur de tout détruire. Mais, en faisant ça, elle se détruit elle-même.
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