« C’est grâce à une relation adultère que j’ai commencé à croire à nouveau en l’amour » - Témoignage

« Malgré tous les défauts qu’elle décrivait chez son conjoint, peu importe la tendresse, l’amour qu’on avait l’un pour l’autre, j’étais très loin derrière cet homme. »
Peter Dazeley / Getty Images « Malgré tous les défauts qu’elle décrivait chez son conjoint, peu importe la tendresse, l’amour qu’on avait l’un pour l’autre, j’étais très loin derrière cet homme. »

TÉMOIGNAGE - À 33 ans, j’étais célibataire et vivais seul. Après une relation longue qui s’était terminée dans la souffrance, j’avais enchaîné les déceptions et me sentais incapable de tomber amoureux à nouveau. J’étais jeune, mais j’imaginais finir ma vie sans jamais me remettre en couple.

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Lors de mes balades, je croisais régulièrement une personne qui promenait son chien. Elle était pétillante, avenante et m’était sympathique, nous avons pris l’habitude de discuter un peu. Elle m’a rapidement parlé de son partenaire, avec qui elle venait d’acheter une maison, mais la savoir en couple ne m’a fait ni chaud ni froid. Nous étions juste des inconnus qui se croisaient.

Des rendez-vous de plus en plus réguliers

Après quelques semaines, nos rencontres fortuites se sont transformées en routine. Une fois par semaine, pendant une heure et demie, nous nous baladions ensemble en promenant son chien. Nos conversations étaient profondes et laissaient la place d’aborder nos parcours, nos casseroles, nos aspirations. Après quelques mois, nous avons échangé nos numéros de téléphone.

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Nous avons commencé à nous envoyer quelques messages et à nous appeler parfois. Je savais que son compagnon était plutôt jaloux et même si notre relation était encore innocente, elle a commencé à prendre plus de place dans ma tête. Quatre mois après notre rencontre, lors d’une promenade, elle s’est assise sur mes genoux. J’ai interprété son geste comme une approche et la semaine suivante, je lui ai proposé de venir prendre l’apéro chez moi.

Elle a pris le temps d’y réfléchir et a accepté mon invitation. Comme convenu, nous avons bu un verre chez moi et discuté sans ambiguïté. Au rendez-vous d’après, elle est revenue à mon domicile et cette fois-ci, l’attirance que nous avions l’un pour l’autre s’est faite plus palpable. Juste avant qu’elle ne parte, nous nous sommes embrassés pour la première fois.

« Tant pis pour son mec »

Je me suis posé beaucoup de questions sur l’infidélité. Ma vie sentimentale était désertique et cela me faisait beaucoup de bien de voir cette personne à qui je tenais et qui tenait à moi. Égoïstement, je me suis dit « tant pis pour son mec, si elle assume, moi aussi ». Elle avait toujours été claire cependant : c’est avec lui qu’elle se projetait. Après notre premier baiser, il est devenu évident que nous deviendrions des « sexfriends », et que cette chouette relation n’irait jamais plus loin.

Nous avons décidé d’alterner les types de rencontre. Une semaine, nous nous promenions avec son chien, une semaine, elle venait chez moi et nous faisions l’amour. Dans notre bulle, nous étions très bienveillants l’un envers l’autre, et pouvions nous donner le meilleur de nous-même, à la fois amants et confidents. Elle m’encourageait à rencontrer d’autres personnes et me conseillait, je l’écoutais beaucoup et l’aidais avec son partenaire. Pour elle, c’était un moyen de sortir de son quotidien, pour moi, c’était une manière de renouer avec la tendresse. Elle me disait à quel point elle était bien dans mes bras, que notre relation lui apportait beaucoup, et je me sentais valorisé.

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J’ai commencé à me dire que ce ne serait pas si mal de partager des moments de complicité avec quelqu’un, de se laisser devenir un peu moins indépendant et de retomber amoureux.

Un an avec des hauts et des bas

Cela a duré un an, pendant lequel je suis passé par plusieurs phases. Durant certaines périodes, j’arrivais pleinement à profiter de notre relation telle qu’elle était, pendant d’autres, mes sentiments pour elle étaient plus forts et je pouvais ressentir beaucoup de colère envers son mec. Persuadé qu’elle serait plus heureuse avec moi, j’envisageais de tout dire à son partenaire pour faire exploser son couple. Ce n’était pas sa volonté à elle, donc je ne l’ai jamais fait.

Quand elle sentait que je souffrais, elle me proposait de tout arrêter, ce que je refusais à chaque fois. Arrêter, c’était souffrir aussi. Ces sentiments étaient paradoxaux car, quoi qu’il arrive, nous ne pouvions pas nous imaginer ensemble à long terme : elle voulait des enfants et pas moi. On s’accrochait à ça, pour tuer nos espoirs d’aller plus loin.

Le message de trop

Elle était persuadée que son mec ne découvrirait jamais rien, mais il a fini par tomber sur un de nos échanges. Un message anodin, sans rien qui puisse révéler la tromperie, mais jaloux de nature, il a été très suspicieux. Face à ses questions, son premier instinct a été de tout faire pour protéger son couple officiel.

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Elle a pris conscience qu’elle tenait beaucoup à sa relation, et qu’il serait sans doute plus sain d’arrêter de tromper son partenaire. Moi, j’ai pris conscience que malgré tous les défauts qu’elle décrivait chez son conjoint, elle le prioriserait toujours, et que je pouvais me faire éjecter à son profit à tout moment. Peu importe la tendresse, l’amour qu’on avait l’un pour l’autre, j’étais très, très loin derrière cet homme qui par ailleurs me semblait horriblement nul.

J’avais beau être lucide sur mon rôle d’amant, la pilule a été difficile à avaler. Nous avons échangé par téléphone, et elle m’a dit qu’elle voulait tout faire pour que son couple tienne. Nous avons établi que tant qu’elle ne me contacterait pas, je ne la contacterai pas non plus. Elle me réécrirait quand elle pourrait, sinon, c’était fini.

Une expérience qui a changé ma vie

Depuis, j’ai pris du recul sur la situation. J’ai essayé de me concentrer sur moi et sur les autres relations que j’avais commencé à nouer. Quelques semaines plus tard, elle m’a donné de ses nouvelles et m’a expliqué que sa relation était en train de s’apaiser, qu’elle aimerait se concentrer là-dessus. Moi, j’ai rencontré quelqu’un avec qui je m’entends très bien, et avec qui les choses peuvent évoluer vers une relation sérieuse. Elle a estimé que c’était le bon moment pour tout arrêter, et je la rejoins là-dessus.

Je n’irai pas jusqu’à recommander à tout le monde d’avoir une relation adultère. Mais pour moi, cette expérience a été merveilleuse. Même si notre relation n’avait rien de conventionnel, elle m’a permis de me sentir aimé. Surtout, elle m’a permis de découvrir une manière d’être ensemble sans ressentir les pressions sociales qui pèsent sur la vie de couple.

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J’ai longtemps subi les injonctions à vivre son couple de manière très sérieuse, à faire des projets, à avoir des enfants. Être son amant m’a permis de prendre conscience que rien de tout ça ne me convenait mais que, si j’arrivais à construire une relation avec autant de liberté et de fluidité, je pourrais bien réussir à me projeter à long terme avec quelqu’un à nouveau. Je croyais que j’en étais incapable, désormais, j’en ai envie.

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