C’est déjà Noël pour Maduro, mais pas pour les Vénézuéliens ni l’opposition

“Parce que nous avons conclu le mois d’août avec de bonnes perspectives économiques, nous pouvons dire que ça sent déjà Noël.” Comme le rapporte le média El Pitazo, c’est ce qu’a déclaré ce 2 septembre le président du Venezuela, Nicolás Maduro, qui continue de réprimer tous ceux qui contestent sa victoire lors de l’élection présidentielle du 28 juillet.

Dans une nation plongée dans une grave crise économique depuis une décennie, ces quelques mots étaient censés réjouir les habitants, qui reçoivent des aides de l’État plus généreuses à Noël que le reste de l’année. La déclaration du dirigeant chaviste, qui laissait entendre que le versement de ces aides supplémentaires allait être avancé au 1^er octobre, est cependant passée pratiquement inaperçue.

Parce que ce n’est pas une première de la part de Nicolás Maduro, mais aussi parce que, le même jour, un tribunal antiterrorisme a émis un mandat d’arrêt contre le candidat de l’opposition à la présidentielle, Edmundo González Urrutia, accusé d’avoir tenté de falsifier le résultat de l’élection en sa faveur. Selon le média Tal Cual, González est poursuivi pour les délits d’“usurpation de fonctions”, de “falsification de documents publics” et de “conspiration”, entre autres. Ce qui pourrait lui valoir de très lourdes peines.

Avion saisi

Pourtant, d’après les observateurs internationaux présents lors du suffrage, tout indique que c’est bien González qui aurait remporté l’élection présidentielle. Ce dernier a publié en ligne les preuves de cette victoire, ce que le parti chaviste au pouvoir refuse toujours de faire, malgré les injonctions internationales.

“Ils ont perdu toute notion de la réalité”, a dénoncé la cheffe de file de l’opposition, María Corina Machado, qui se terre dans la clandestinité, alors que 1 674 personnes ont été détenues par les forces de l’ordre depuis le 29 juillet, assure le média Efecto Cocuyo. Pour sa part, Maduro a assuré que “personne n’est au-dessus des lois”, rapporte le journal El Nacional.

En représailles, les États-Unis – qui reconnaissent González comme président légitime du Venezuela, de même que six autres pays du continent – ont saisi l’un des avions présidentiels de Maduro en République dominicaine, tout en préparant de nouvelles sanctions contre de hauts fonctionnaires vénézuéliens, assure Bloomberg.

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