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«C’est cul serré quand on parle d’Europe !»

Daniel Cohn-Bendit à Paris le 4 mars, au QG de campagne des Verts pour les européennes.

Daniel Cohn-Bendit appelle à faire «exploser les nombrilismes nationaux» et à davantage de démocratie au sein de l’Union.

A la retraite ? Oh que non ! Daniel Cohn-Bendit a beau avoir quitté la scène européenne, il reste présent dans cette campagne pour soutenir ses camarades d’Europe Ecologie. Ce soir à Paris, pour leur dernier meeting, ils organisent son «procès»… avec Eva Joly en juge d’instruction.

Quel regard portez-vous sur cette campagne européenne ?

Ce qui me frappe d’abord, ce sont les réflexes franco-français. La grande question ici est : «Marine Le Pen va-t-elle être en tête ?» Mais même si elle fait 25%, on ne sortira pas de l’euro ! Pendant ce temps, on ne dit rien des grands enjeux de l’Union : les négociations transatlantiques, l’Europe de l’énergie, la conférence climat de 2015…

Pourquoi est-ce si dur de parler d’Europe ?

L’espace public européen n’existe pas encore. Nos responsables nationaux se regardent le nombril. Et quand ils parlent d’Europe, c’est cul serré ! Un tel retard ne se rattrape pas en trois semaines. C’est comme avoir un examen à la fin de l’année et le réviser dans les derniers jours.

Comment changer ça ?

Déjà, pourquoi la France a-t-elle un ministre des Outre-mer mais pas de ministre de l’Europe ? On a un siècle de retard ! Ensuite, pour que les citoyens aient conscience des débats, dès qu’une loi est discutée au Parlement européen, il faudrait qu’en parallèle le sujet soit soumis aux Parlements nationaux. Pas deux ans après, au moment des transpositions dans les lois ! Mais pour faire avancer la démocratie européenne, il faut exiger que le président de la Commission soit élu, à l’avenir, au suffrage universel direct.

C’est-à-dire ?

Le jour des élections européennes, vous auriez deux voix : une pour des listes transnationales de futurs élus au Parlement, l’autre pour choisir directement le président de la Commission.

N’est-ce pas contradictoire de réclamer l’élection directe du président de la Commission alors que vous critiquez ce (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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