Côtes-d'Armor : accusée de "trop sentir la crêpe", une crêperie assignée en justice par un voisin mécontent

Le crêperie du Pêcheur, à Erquy - Google Streetwiew
Le crêperie du Pêcheur, à Erquy - Google Streetwiew

Malgré une conciliation et des dizaines de milliers d'euros de travaux, propriétaires et voisin n'ont pas trouvé d'accord et ont rendez-vous devant le tribunal le 16 février prochain.

"On va juste au tribunal parce qu’on fait des crêpes en Bretagne." Le 16 février prochain, Marlène et Alexandre, un couple de restaurateurs propriétaire d'une crêperie à Erquy, dans les Côtes-d'Armor, est convoqué par le tribunal de Saint-Brieuc pour nuisances sonores et olfactives.

170 000 euros de travaux

Selon le quotidien Le Télégramme, un voisin se plaint depuis de nombreuses années du bruit et des odeurs de cette villa transformée en restaurant au tournant des années 2010. Le plaignant, qui a fait construire sa maison en 2000 comme résidence secondaire avant d'y habiter définitivement, est passé à l'action légale courant 2019.

Arrive alors un premier courrier dans lequel ce dernier "se plaint des bruits des employés, de la vaisselle, des voitures, et d’odeurs de crêpes et de friture", apprend le quotidien régional. Des arguments balayés par les propriétaires, qui assurent ne pas proposer de fritures à la carte.

"Une autre voisine m’a dit aussi qu’il y avait une odeur de crêpes, mais on ne parle pas de lisier de cochon", contre-attaque le propriétaire.

Par souci d'améliorer la situation, Marlène et Alexandre, dans le cadre d'une conciliation, aménagent leur établissement afin de répondre aux exigences du voisin. Un extracteur de fumée est ainsi installé et les clients disposent d'un nouveau parking. En outre, une véranda isolante est également installée et la plonge est déménagée, pour un coût global de 170 000 euros.

"La victime, c'est moi"

Des aménagements qui ne sont pas suffisants pour le plaignant. "La victime, c’est moi, clame le voisin. Jamais je ne serais parti dans une telle procédure judiciaire s’il n’y avait tant de nuisances, de troubles anormaux", martèle-t-il auprès du média breton.

"C’est un site Natura 2000. La décision de transformer la maison en crêperie par le précédent propriétaire s’est faite dans mon dos, avec la mairie", déplore-t-il encore.

"Sa femme m’a reproché une fois d’utiliser un souffleur pour nettoyer mon jardin et reproche aux camions de livraison de se garer sur le trottoir, alors qu’ils ne gênent pas", réplique de son côté Alexandre, qui déplore l'attitude du plaignant. Devant la justice, ce dernier va demander "l'arrêt de toutes les nuisances sonores et olfactives, la fermeture du parking et l’arrêt de l’activité à 19h."

En parallèle, une pétition mise en ligne que le site Change.org ironiquement appelée "la crêperie qui sent la crêpe" a déjà recueilli plus de 13 400 signatures et d'innombrables messages de soutien aux restaurateurs qui dénoncent encore des accusations "abusives."

Article original publié sur BFMTV.com

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