Côte Ivoire: le fléau des fistules obstétricales est encore loin d'être endigué
En Côte d'Ivoire, le ministère de la Santé a mis en œuvre un programme de prévention et de prise en charge des fistules obstétricales. Ce projet, financé depuis 2012 par l'Agence internationale de coopération coréenne (KOICA) à travers le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA), touchera à son terme à la fin de cette année 2024. Mais le fléau des fistules obstétricales est encore loin d'être endigué. En Côte d'Ivoire, la prévalence de la maladie est estimée à 1%, soit un effectif de près de 74 000 personnes.
Avec notre correspondante à Abidjan, Marine Jeannin
La fistule se produit au cours d'un accouchement difficile et long, lorsque la tête de l'enfant vient comprimer les organes. Des lésions apparaissent alors entre le vagin et la vessie ou le rectum, avec des conséquences parfois graves pour la santé de la mère.
Selon Paul Roger Bilé Kouadio, point focal fistules au Programme national de la santé de la mère et de l'enfant du ministère de la Santé, la maladie est liée à un ensemble de facteurs : « Il y a d'abord le jeune âge, les grossesses précoces. Une jeune fille enceinte avant 18 ans, c'est un facteur favorisant. Il y a l'excision, aussi. Il y a toutes les discriminations liées au genre parce que la femme n'a pas droit à la parole, parce que la femme n'est pas scolarisée. Il y a aussi la malnutrition de l'adolescente qui fait que des malformations osseuses peuvent provoquer un accouchement difficile, dit dystocique. »
La campagne s'achèvera au mois de décembre. Dans l'intervalle, ses acteurs espèrent pouvoir opérer encore 700 femmes.