Côte d'Ivoire: Des soldats détruisent la base du CCDO à Bouaké

Un soldat ivoirien devant la base du Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO) à Bouaké. Des militaires ivoiriens ont pillé dans la nuit de mardi à mercredi, avant de l'incendier, la base de l'unité d'élite du CCDO, la deuxième ville de Côte d'Ivoire, a annoncé un de leurs chefs. /Photo prise le 10 janvier 2018/REUTERS

ABIDJAN (Reuters) - Des militaires ivoiriens ont pillé dans la nuit de mardi à mercredi, avant de l'incendier, la base de l'unité d'élite du CCDO à Bouaké, la deuxième ville de Côte d'Ivoire, a annoncé un de leurs chefs.

Les soldats, qui se sont mutinés plusieurs fois l'an dernier, se sont emparés des armes qui se trouvaient dans la base du Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO), qu'ils accusent de les espionner.

Les habitants de Bouaké avaient fait état mardi soir de tirs, notamment d'armes lourdes, entre les deux factions rivales. Mercredi, le calme est revenu après quelques tirs sporadiques en début de matinée.

"Nous avons pénétré dans le camp du CCDO vers minuit et nous y avons pris toutes les armes et toutes les munitions", a dit à Reuters l'un des chefs des militaires, qui a requis l'anonymat. "Les hommes du CCDO se sont enfuis et nous les recherchons."

"Nous avons incendié le camp et tout détruit à l'intérieur. Même les véhicules de service ont été brûlés", a dit un autre soldat.

On ne fait pas état de victimes dans l'immédiat.

Le CCDO est une unité d'élite composée de soldats, de gendarmes et de policiers.

Les autorités ivoiriennes n'ont fait aucun commentaire après ces incidents.

Ce regain de violences fait suite à plusieurs journées de tensions à Bouaké entre des participants aux mutineries de l'an passé et des membres du CCDO. Une personne au moins est morte lors de heurts dans la ville vendredi dernier.

Bouaké avait été l'an dernier au coeur de plusieurs mois de mutineries d'éléments de l'armée, qui s'étaient propagées à des villes de l'ensemble du pays, contraignant le gouvernement à céder aux revendications de primes et de promotions.

(Ange Aboa avec Joe Bavier, Guy Kerivel pour le service français)