Côte d'Ivoire: à Bloléquin, le deuil difficile des proches de victimes des violences de 2011

AFP - PHILIPPE DESMAZES

Les ministres de la Réconciliation nationale, de la Solidarité et de la Fonction publique ont procédé, mercredi 8 mars, à la remise des corps des victimes de la crise de 2010-2011, qui avait fait près de 3 000 morts. À Bloléquin, beaucoup de familles de victimes ont quitté la zone après les violences de mars 2011. Faire le lien entre les victimes et leurs familles n’est pas simple. Là-bas, le travail d’identification a été complexe, et les familles oscillent entre soulagement et peine profonde.

Avec notre envoyée spéciale à Bloléquin, Bineta Diagne

Nesma Bah a perdu trois proches dans les attaques survenues à Bloléquin en mars 2011. Ces attaques furent perpétrées par des miliciens provenant du Liberia, notamment dans l’enceinte de l’ancienne préfecture, où de nombreuses personnes s’étaient réfugiées. Douze ans après les faits, un seul membre de sa famille a pu être identifié. Il confie, en marge de la cérémonie de restitution des corps des victimes :

« Nous, en réalité, on avait oublié. Aujourd'hui, on sort de cette salle et nous allons tourner la page. Il faut aller de l'avant, regarder devant. Tout a déjà été planifié pour les funérailles de notre frère, qu'il soit dignement enterré. »

« Pour moi, cette journée ne veut absolument rien dire. 1,5 million de francs CFA ne peuvent pas me suffire pour m'occuper non seulement de moi-même, mais aussi de mes enfants. En tout cas, les moyens ne m'intéressent pas ! C'est la vie de ma mère qui m'importait. »


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