Côte de Brouilly : un tempérament volcanique en Beaujolais
Sans doute le plus complexe des dix crus du Beaujolais en ce sens que la diversité de ses terroirs se traduit par un large panel d’expressions, de la souplesse en rondeur à la rigueur en caresse. Un paysage où le cépage gamay démontre sa capacité à donner du plaisir avec bon cœur.
La Bourgogne a sa colline de Corton. Le Beaujolais, son mont Brouilly. Deux icônes à l’origine de vins qui comptent parmi les plus admirables de France. Pour attaquer les pentes beaujolaises, remisons crampons et piolets. Coiffé de sa petite forêt, culminant à 484 mètres d’altitude, le mont Brouilly n’a rien de la Montagne magique de Thomas Mann. Ce serait plutôt une île dominant l’océan de vignes de gamay. Ses flancs de coteaux sont réservés à la production du Côte de Brouilly (314 ha en production) que l’on ne confondra plus avec le vaste Brouilly (1227 ha), en contrebas. Le Côte de Brouilly s’en distingue par un goût de pierre chaude et de fumée merveilleusement profond dans un corps dense et voluptueux.Baissons les yeux au sol car là se trouve l’explication de ces saveurs uniques. Exposés au levant, les deux tiers de l’appellation s’enracinent dans une géologie non pas uniquement de granite, comme en Brouilly, mais de diorite, roche volcanique reconnaissable dans les vignes par ses teintes noire, bleue et verte. Formée à la fin de l’ère primaire, la diorite, ce n’est rien d’autre que du magma refroidi, la partie souterraine d’un ancien volcan. Il y a 35 millions d’années, le relèvement...