"Pour moi c'était un conseil": l'infirmière agressée dans un bus témoigne

Photo d'illustration  - Bertrand Langlois
Photo d'illustration - Bertrand Langlois

"Ils ont réussi à me lancer des coups pendant 6-7 minutes". L'infirmière agressée dans un bus mardi à Neuilly-sur-Marne, en Seine-Saint-Denis, après avoir demandé à des jeunes de porter leur masque, s'est confié ce vendredi à notre antenne.

"Pour moi c'était un conseil, ce que je leur ai dit", raconte-t-elle. "Mais voilà, ils n'avaient pas leur masque, ne voulaient pas le mettre et je les embêtais très concrètement. Ils me l'ont dit dans des termes bien plus violents..."

"Je me suis retrouvée de l'autre côté du bus, coincée."

Lorsque la jeune femme leur demande d'enlever leur masque, elle se situe "à côté de la fenêtre". Les jeunes, eux, se trouvent "au milieu du bus, là où il y a de l'espace pour se tenir debout". "J'étais à 1m50 - 2m d'eux" précise-t-elle.

Et de poursuivre: "quand ils ont commencé à me dire des menaces et à me parler très mal, je me suis levée pour être à leur hauteur. Après avoir reçu une première gifle, je ne sais pas comment, je me suis retrouvée de l'autre côté du bus, coincée. Je suis tombée plusieurs fois à cet endroit là, j'ai reçu des coups."

"Ils m'ont lancé des coups pendant 6-7 minutes"

Rapidement, d'autres passagers du bus essaient de s'interposer. "Mais ils savaient comment esquiver. Malgré les efforts des gens, ils ont réussi à me lancer des coups pendant 6-7 minutes".

L'infirmière s'en sort avec cinq jours d'incapacité totale de travail. "Ma main droite est bleue, elle avait triplé de volume. J'ai des grosses éraflures, j'ai des bleus, des douleurs musculaires... J'ai beaucoup d'angoisses, je ne dors pratiquement plus", liste-elle.

A l'issue de leur garde à vue, les deux jeunes hommes ont été placés sous contrôle judiciaire. Le parquet avait cependant requis leur mise en examen pour violences aggravées et demandé leur placement en détention provisoire. L'un des deux avait des antécédents judiciaires pour des faits d'extorsion et de violence.

Article original publié sur BFMTV.com